Coalescence, Les enfants de la destinée

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L’histoire en quelques mots : En Angleterre, de nos jours, George Poole, un homme de 45 ans doit vider la maison familiale après la mort de son père.

Issu d’une famille modeste, il ne pense pas déterrer de secrets de famille et pourtant il découvre qu’il a une sœur jumelle dont il ne se souvient pas. Il demande des comptes à sa sœur aînée, aux amis de ses parents et il se trouve confrontée à une mystérieuse institution, basée à Rome, l’Ordre de Sainte Marie Reine des Vierges…

Quel est l’avenir de l’humanité ?

C’est à cette question que Stephen Baxter propose des réponses.

Je sais en lisant le résumé du livre ou la quatrième de couverture, pendant un instant, on se dit, ce n’est pas possible. Encore une histoire de conspiration. Rassurez-vous, Stephen Baxter ne remet pas le couvert pour un Da Vinci Code. Il s’agit ici d’un vrai roman de science-fiction. Lisible par tous, il est là le petit miracle. Un livre de « hard science » lisible par tous.

Mais vraiment tous. Un roman de science-fiction mâtiné de roman historique, mais ce n’est pas du « steampunk ». C’est juste pour décrire le processus et donner de la perspective à la réflexion.

Car au final, nous avons là le premier volet d’un roman philosophique comme les grands « Dan Simmons » et sa thématique d’Hypérion, Orson Scott Card et son cycle d’Ender ou Brian Aldiss et sa trilogie d’Helliconia. Bien d’autres aussi…

Donc, nous voilà avec un livre de hard science qui se lit, se dévore tout simplement.

A la différence de Greg Bear et de sa passionnante réflexion sur l’avenir de l’homme dans L’échelle de Darwin où le lecteur doit s’efforcer de comprendre deux ou trois bricoles concernant la génétique, là, tout coule de source. Pas de longues explications, juste l’histoire de quelques êtres humains.

Tout en suivant l’enquête de Georges Poole sur sa sœur et la mystérieuse institution qui l’a accueillie, achetée, kidnappée ( ?), nous faisons un saut dans le temps, pour suivre la décadence de l’empire romain, à l’échelle de la Grande-Bretagne puis de Rome. Ce qui était une légende familiale, un gentil récit des origines de la famille, un conte, prend de la consistance.

Tout comme cette décadence de l’empire romain s’inscrit en perspective avec la déliquescence de nos sociétés occidentales en malaise…. Un malaise que George Poole éprouve dans sa propre vie… Le 21e siècle est-il spirituel par défaut d’utopie ? L’humanité a-t-elle un avenir alors que la planète s’échauffe…

Est-ce qu’il y aura un après demain et comment peut on le préparer ?

Qu’en est-il d’une évolution de l’humanité ?

Pas question de vous en dire plus sous peine de baliser votre chemin de lecture et d’entraver vos propres réflexions.

Stephen Baxter nous confronte aux choix de ces personnages, des choix dictés par leur culture, leur éducation et leur instinct de survie. Des choix qui ont créé des chemins de traverse pour certains d’entre eux.

Allons-nous vers une coalescence de certaines aptitudes pour créer une nouvelle humanité capable d’affronter les avenirs incertains ?

Il y a des choix à faire dans l’urgence pour la planète, parce que nous avons refusé de voir la vérité auparavant.

Faut-il privilégier l’individu, le groupe, certains individus dans le groupe ?

D’autres questionnements se bousculent, le féminin et le masculin et les facultés d’adaptation de l’un et de l’autre, la reproduction de l’espèce, la résistance à la majorité, la guerre, la violence, le fascisme ?

Est-ce qu’au nom de la survie de l’espèce, on peut faire l’impasse sur l’éthique ?

Le grand talent de Baxter, c’est qu’on ne s’ennuie pas pendant cette réflexion philosophique. On lit un bon bouquin et on est dans l’attente de la suite jusqu’à la dernière page.

Et notre destin est-il écrit par avance ?

J’attends avec impatience la forme que vont prendre les trois romans qui vont suivre. Stephen Baxter va certainement nous proposer d’autres sauts temporels, d’autres perspectives…

Stephen Baxter, Coalescence, Les enfants de la destinée, Traduction : Dominique Haas, Illustration : Gundee Vasan, 540 p., Presses de la Cité

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