Hellraiser

Après avoir adoré « Le royaume des devins », dont mon exemplaire est tout corné d’avoir été lu et relu, je me suis plongée avec plaisir dans le classique des classiques Hellraiser, publié originellement en 1986, correspondant au premier volet du film éponyme Hellraiser : le pactesorti en 1987. Ma seule et unique déception fut que le roman soit si court : 150 pages, ça passe trop vite. J’aurais aimé passer plus de temps en compagnie de Franck, Rory son frère et sa femme Julia.

Des jeunes mariés emménageant dans une nouvelle maison, une atmosphère malsaine dans une des chambres qu’on préfère garder verrouillée par précaution, une présence étrangère de plus en plus palpable et qui a faim... Et puis, ces créatures étranges, fascinantes, pourrissantes, les Cénobites, dont la présence a été requise par l’ouverture d’une boîte mystérieuse sur un monde parallèle... Les Cénobites, desquels est issu Pinhead, dont la tête tatouée d’un quadrillage orné de clous est connue de tous par le cinéma. A cela s’ajoute un frère qui a disparu depuis plusieurs années et une femme qui va devoir dépasser bon nombre de terreurs et d’abjections dans ce confinement malsain...

Tous les ingrédients sont là pour un moment gothico-fantastique où on se rapproche plus de Mary Shelley que de Stephenie Meyer ! L’imagination est aussi délirante que celle de Stephen King mais la brutalité est différente, plus raffinée. Le monde de Clive Barker aurait pu naître sous la plume de Lovecraft. C’est presque poétique !

La valeur littéraire du texte m’a également plu pour une autre raison. Les amateurs de littérature pensent trop souvent que le fantastique appartient à une sous-catégorie et relèguent ce genre aux oubliettes taxant ces représentants de romans de gare ! Clive Barker est peut-être l’auteur qui réconcilierait les deux parties ! D’emblée surprise par la beauté des mots, par la finesse du style, j’ai trouvé l’histoire en elle-même juste géniale ! De quoi, à mon sens, contenter tout le monde... Je n’ai pas envie d’en dire plus, parce que même si on a vu le film, le livre est à lire parce qu’avec Clive Barker, le fantastique a encore de beaux jours devant lui.

Hellraiser par Clive Barker Fantastique, traduction de Mélanie Fazi, illustration de Bastien Lecouffe-Deharme, Gallimard, coll. Folio SF