Coldheart Canyon

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Saluons bien bas cette réédition de ce Clive Barker en un seul volume.

Todd Pickett, acteur sur la phase déclinante de son succès, s’octroie une chirurgie esthétique pour se redorer le blason. Mal lui en prend, le résultat est un échec. Grâce à une relation, il se tapit dans une propriété en attendant que son état s’améliore.

Seulement, la propriété a été jadis l’antre de Katya Lupi, actrice des années trente aux mœurs discutables.

Et elle est toujours là, hantant les couloirs à la recherche de nouveaux ébats, toujours plus forts, toujours plus intenses.

Todd se rendra bien vite compte que le lieu de retraite qu’il avait choisi n’en était pas un.

Clive Barker, en bon auteur britannique, adore ce délicieux mélange entre l’érotisme et le gothique.

Le roman commence doucement et Clive Barker nous prend par la main comme s’il voulait nous faire visiter son monde. Et nous le suivons, ébahis par tant de détails. Et doucement, mais sûrement, il nous entraîne profondément dans les méandres de l’horreur sans nom. Là où règne le mal à l’état pur. « La bête » est là. Elle rôde autour de nous et on pourrait presque sentir son odeur fétide.

À ce moment, nous écoutons les bruits derrière les portes, les cliquetis bizarres. Et Clive Barker continue tranquillement à nous faire visiter Coldheart Canyon. Là, nous savons qu’il ne nous lâchera que quand il en aura terminé avec nous.

Reconnu comme un grand écrivain fantastique, Clive Barker a signé aussi des films tels que « Hellraiser » dont il est le réalisateur et le scénariste.

Peintres à ses heures, il a publié « Book Of Art ».

Il a aussi participé à l’élaboration de jeux PC tirés de l’une de ses œuvres. « The Undying » en 2001, un doomlike dans la lignée de « Silent Hill ».

« Jericho », un survival dans lequel vous gérez une escouade de commando au travers d’une cité maudite. Le jeu est sorti le 26 octobre 2007 sur PC, PS3 et XBOX 360.

N’étant pas le bienvenu à Hollywood suite à des divergences sur la façon avec laquelle ses scénarios (Transmutations, Rawhead Rex, Nightbreed) ont été adaptés, Clive Barker rend, dans ce "Coldheart Canyon", la monnaie de sa pièce à la capitale du film.
Todd Pickett en star sur le déclin nous est décrit comme un capricieux égocentrique. Ses films sont des films d’action dans la lignée de ce qui se faisait dans les années 80.
Ces films faits à la suite par le même acteur qui avait, quel que soit le rôle, toujours le même charisme. Celui qui l’avait fait monter au firmament des stars. Steven Seagal, Chuck Norris, Schwarzenegger (toi-même, malhonnête) et j’en passe et des pires.
Clive Barker dépeint Hollywood comme un monde inhumain, factice et superficiel. Un monde dans lequel seule compte cette gloire éphémère. Où toutes les lubies malsaines ou pas font légion. Que la célébrité peut tout autoriser.

Et cette propriété, Coldheart Canyon, malgré qu’il y règne une entité des plus démoniaques est considérée par tout le gratin hollywoodien comme un lieu où ils peuvent connaître d’autres choses que leur vie ennuyeuse et sans saveur.

Clive Barker signe ici une petite revanche sur Hollywood, mais il signe surtout un excellent roman qui vous fera voyager là où peu d’auteurs savent réellement le faire.

On y ajoute un petit mot de Tarentino en première page plus une préface aussi intéressante que celle que nous gratifie un autre auteur - je veux nommer Stephen King.

Même la couverture a été particulièrement soignée. Regardez bien cette femme sur la couverture. Elle est envoûtante, n’est-ce pas ?

Pour couronner le tout, Clive Barker a obtenu le prix Graham Masterton 2005 pour ce roman. Et c’est amplement mérité.

Clive Barker, Coldheart Canyon, Traduction : Jean Esch, Préface traduite par Benoït Domis, Couverture : Eikasia, J’ai Lu

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Commentaires

Clive Barker est de loin mon auteur préféré. Et cela me chagrine fort de voir si peu de gens connaitre si ce n’est-ce son nom... Je viens d’acheter Coldheart Canyon et commence à le lire. Déjà les mots m’emballent et le récit me prend dans sa rafale... Je sais d’avance que je ne vais pas être déçu par ce roman...