Aurora

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Cette histoire d’une tentative de colonisation spatiale à l’aide d’un vaisseau générationnel comporte en fait plusieurs thèmes entrecroisés : le premier est l’histoire de l’arrivée dans le système cible et d’une tentative infructueuse de colonisation du satellite dont le roman porte le titre ; le second est le retour vers la Terre d’une partie des colons et comment ils essayeront de se réinsérer dans une société où ils n’ont plus de place et qui ne correspond pas à leurs attentes. Mais surtout, l’essentiel du roman est une mise en abyme de toute l’aventure, à travers la narration par l’IA du vaisseau, à laquelle Devi, la mère de l’héroïne principale, Freya, a enseigné l’art de la narration.

 

Grâce à cet artifice et en particulier aux mises au point par le dialogue entre Devi et l’IA sur comment celle-ci devra raconter l’histoire, Robinson arrive à intercaler dans le récit un certain nombre d’explications sur les bases scientifiques de l’histoire. Le vaisseau a entrepris un voyage de 170 ans, sept générations, vers le système de Tau Ceti et a réussi à atteindre la vitesse c/10. Il est désormais en phase de décélération. Et un certain nombre de problèmes vont se présenter, et être résolus. Mais c’est sur Aurora que se posera le plus grave problème, celui qui va amener une partie des passagers à tenter un autre satellite et une partie d’entre eux, dont Freya, à envisager le retour vers la Terre. Retour rendu envisageable grâce à une technique d’hibernation mise au point par les terriens... mais qui n’en sera pas moins un nouveau défi...

 

Le récit par l’IA comporte évidemment les réflexions politiques ou psychologiques qui sous-tendent les romans de Robinson, mais pour une fois elles sont présentées d’une façon moins péremptoire que dans les autres romans que j’ai lus. L’IA narratrice reconnaît l’insuffisance de ses connaissances et la possibilité du doute.

Du fait d’une histoire suivie, malgré quelques détails qui ont mis à l’épreuve ma suspension d’incrédulité, j’ai eu moins de difficultés que dans d’autres romans de Robinson. Et, comme déjà dit, au thème de départ du vaisseau générationnel, suivi de celui de la colonisation d’une autre planète et de celui du retour, s’ajoute celui de la réflexion de l’IA, la mise en abyme de l’histoire par ce narrateur-acteur. Je classe donc ce roman comme une bonne surprise.

 

Aurora de Kim Stanley Robinson, trad. Florence Dolisi, Bragelonne, 2021, 475 p., couverture de Jean-Charles Pasquer, 25€, ISBN 979-10-281-0724-6

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