Au tour de l'amour
Pour les quarante ans du Castor Astral, un livre atypique est publié. Il s’agit d’un recueil de textes en vers et en prose écrits par le tandem Véronique Biefnot et Francis Dannemark. Les deux romanciers, sous un pseudonyme unique (Biefnot-Dannemark), publient deux livres en même temps. Le premier, un roman sur lequel je reviendrai dans une autre chronique : « La route des coquelicots », et « Au tour de l’amour », une plongée au cœur de ce qui motive notre existence, l’amour. Sujet vaste et éternel que les deux romanciers ont voulu aborder à travers des textes, mais aussi à travers des peintures toutes réalisées par Véronique Biefnot. Les dessins s’accordent parfaitement avec les mots. Ils retournent une certaine chaleur, beaucoup de sensibilité et peuvent se regarder indépendamment du texte.
La collaboration des deux auteurs n’est pas neuve, puisque leur dernier roman respectif possédait des éléments de roman de l’autre. Cela s’était aussi traduit par une nouvelle « Wallis & Ashvin » précédemment publiée en anglais, qui est un échange épistolaire entre deux personnes dans un futur improbable. À la lecture des différents textes, le lecteur trouvera des liens avec « Les murmures de la terre » et « Là où la lumière se pose ».
J’ai l’habitude de lire les livres des deux romanciers. Concernant Francis Dannemark, c’est depuis l’Histoire d’Alice. Le livre m’a suffisamment marqué pour lire ses derniers opus littéraires, mais aussi pour lire ses précédents livres. Ses textes sont emprunts d’une légèreté, d’un bon sens, d’un amusement, d’une vision positive de la vie même dans les situations les plus dramatiques.
Pour Véronique Biefnot, c’est plus facile, car la romancière et comédienne est aussi une amie. En littérature, elle se révèle être une des romancières belges les plus douées. Sa trilogie sur Naëlle souffle le chaud et le froid et surprend les lecteurs. Et puis, il ne faut pas oublier la peinture, un art qu’elle exerce à merveille et qui peut se voir à travers une exposition ou tout simplement à travers ce livre qui parle d’amour.
Et l’amour, quel sujet peut autant occuper nos pensées et diriger notre vie ? Vaste domaine que les deux auteurs ont abordé pour notre plus grand bonheur avec toute leur sensibilité et talent, à travers l’écriture et la peinture.
Le titre du livre est un jeu de mots qui dévoile un peu le chemin qu’ils veulent faire prendre à leurs lecteurs. Les voies qui mènent à l’amour sont nombreuses et une de celles-ci passe par ce livre.
À travers les différents textes qui font ressortir tous les sentiments qui nous étreignent : le doute, l’incertitude, l’espoir, l’attente, le souvenir, le désir, la mélancolie, la tendresse, l’amusement, l’affection qu’on éprouve, l’envie ou le trouble qui nous assaille nous rappellent que le chemin qui mène à l’amour est parsemé de sentiments qui prennent souvent le dessus sur notre raison. Ne dit-on pas que le cœur à ses raisons que la raison ne connait pas.
Je ne pouvais pas chroniquer ce livre sans proposer deux extraits :
Et si c’était la dernière fois…Si c’était la dernière fois que je voisDans les yeux d’un homme qu’il me trouve belle ?Si c’était la dernière fois que je suis belle ?
Mais aussi :
Avant que le soleil ne disparaisse,Avant de revenir vers les gestes,Accorde-moi encore un instant de rêveSans parler, sans bouger, laisse-moi te regarder.
Un voyage qui ne nous laisse pas indifférents, dans un pays qui nous est proche et éloigné, qui révèle nos propres sentiments et émotions, et que les deux auteurs ont décidé d’explorer à leur manière. Un moment de magie, de mystère, de plaisir qu’on partage volontiers avec les deux auteurs.
Des mots et des images au tour de l’amour, que les deux auteurs nous proposent de compléter à la fin du livre, par nos propres interprétations de l’amour. Un livre à lire, et à relire, qu’il est bon d’offrir ou de partager avec l’être aimé. C’est aussi un collector pour les quarante ans du Castor Astral.
Au tour de l’amour, Biefnot-Dannemark, Le Castor Astral, 2015, 128 pages, illustrations de Véronique Biefnot
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