Anarchy in the U.S.E.
L’Europe est sous la coupe des United States of Europe (U.S.E.), un ordre politique qui domine et régente tous les aspects de la vie professionnelle et privée. Pour les habitants, il y a la voie de l’intégration que choisit Rupert Ronsberger, ce qui lui permet d’espérer franchir tous les échelons de la hiérarchie. Le jeune homme est fier de lui et sûr de son avenir, puisque U.S.E. aime et chérit ses enfants prodigues.
Il y a aussi la voie du rejet, soit parce que U.S.E. exclut les dégénérés, soit parce que certains refusent les valeurs de cette tyrannie. Kenny fait partie de ces résistants, mais c’est un drame personnel qui le fait entrer dans l’action armée et prendre tous les risques pour se venger de celui qui a fait du mal à la femme qu’il aime.
John King propose une société totalitaire qui cherche à faire le bonheur de ses citoyens malgré eux. L’auteur détaille abondamment la mise en place de U.S.E. ainsi que sa main-mise sur la vie quotidienne de tous les habitants. Si l’ensemble est cohérent, il n’est pas particulièrement innovant et certaines descriptions très détaillées traînent parfois en longueur.
L’intrigue est plutôt simple et les personnages monoblocs. Il n’y a pas vraiment de surprises ou de rebondissements inattendus et l’on suit les deux héros dans leur destin respectif, parcourant ainsi une société qui se maintient par la violence. Totalement logique et souvent absurde, la société dominée par U.S.E est une vision pessimiste mais crédible du futur.
Bien fait, bien construit, le roman manque pourtant de mordant ou de coups de théâtre pour réellement convaincre.
Anarchy in the U.S.E. par John King, traduit par Diniz Galhos, illustré par Olivier Fontvieille, aux éditions Au Diable Vauvert, ISBN 9791030702514