After Atlas

Il est rare que le second tome d’une série me paraisse très supérieur au premier, mais c’est le cas de celui-ci, parce que l’aspect policier dystopique m’a paru mieux géré que l’aspect thriller psychologique de Planetfall dont ce roman est une suite. Même si le personnage de Carlos Moreno n’est pas moins soigneusement présenté que celui de Renata dans le volume précédent, son enquête et la présentation de la société dystopique dans laquelle il vit, esclave du Ministère de la Justice noropéen en raison des dettes accumulées dans sa formation, représentent l’essentiel du livre qui joue donc bien son rôle de roman spéculatif.

Le cadre donc : sur toute la planète, les pays ont cédé la place à des gouv-corps hyper-capitalistes. L’Amérique étant devenue ultrareligieuse et héberge entre autres le Cercle, secte qui a accueilli les croyants abandonnés sur Terre par l’Éclaireuse Lee-Suh-Mi et l’Atlas. L’Europe est divisée entre deux gouv-ops, le gouv-corp noropéen gérant la Grande-Bretagne et les pays scandinaves. Un système de capitalisme on ne peut plus sauvage inclut le retour de l’esclavage.

Carlos Moreno, fils d’une des pionnières de l’Atlas, abandonné sur Terre avec son père qui a rejoint le Cycle, s’en est échappé pour devenir esclave de trafiquants sexuels, puis pensionnaire d’un camp de redressement duquel il est sorti esclave du MinJust, enquêteur chargé des enquêtes les plus difficiles comme celle qui vient de lui être confiée sur la mort en Angleterre du chef du Cercle, Alejandro Casales. Et ce qu’il va découvrir au cours de cette enquête, malgré les obstacles posés par les différents gouv-corps impliqués, menace la survie de tous les terriens...

Si Planetfall était avant tout un roman d’ambiance et d’étude psychologique d’un personnage au bord de la folie à cause des secrets mal cachés, After Atlas est une véritable dystopie qui insiste sur l’état apocalyptique d’un monde au bord de la catastrophe finale dont le héros découvrira les prémisses et suivra l’évolution. Et, en quittant la planète avant la catastrophe, Carlos semble nous promettre un troisième volet de l’histoire que j’attends avec impatience.

After Atlas, d’Emma Newman, traduit par Patrick Imbert, J’ai Lu Nouveaux Millénaires, 2018, 352 p., couverture d’Anxo Amarelle, 21€, ISBN : 978-2-290-15367-3