Adam & Eve

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Aadam Rymättylä, obscur réparateur de batteries criblé de dettes et étranglé par les pensions alimentaires, est persuadé que l’avenir passera par une batterie électrique rechargeable de très petite taille. Et lorsque tout va mal pour lui, il accumule les déboires : les huissiers saisissent une partie de son matériel, son atelier flambe en pleine nuit, emportant toutes ses affaires, et il se retrouve sans rien, détenu en prison quelques jours parce qu’on le soupçonne d’avoir mis volontairement le feu. Mais il ne renonce pas ! Alors qu’une flamboyante avocate rousse, Eeva Kontupohja, plus que portée sur la bouteille, débarque dans sa vie et voit tout de suite l’intérêt de son invention, Aadam, après des années de recherche et de travaux, finit par mettre au point sa batterie miracle. L’investissement est colossal mais le retour encore plus faramineux. Voilà Aadam devenu tellement riche à milliards qu’il ne sait plus quoi faire de son argent et satisfait le moindre caprice et la moindre lubie. Mais, du côté des pays membres de l’OPEP, on voit son invention d’un très mauvais œil. Un tueur à gage est alors recruté afin de l’éliminer.

Lu comme cela, l’histoire ne manquerait pas de faire penser à un thriller de bonne facture. Excepté que nous sommes dans les pages d’un roman d’Arto Paasilinna, et qu’ici comme d’habitude c’est l’absurde qui prime. Chaque histoire écrite par l’auteur finlandais est un véritable remède à la morosité, entre humour grinçant, situations ubuesques, sans oublier souvent des moments d’émotions et de tendresse. Encore une fois, Adam et Eve n’échappe pas à cette règle. L’auteur multiple les situations rocambolesques et les personnages hauts en couleur, à commencer par Eve, l’avocate ivrogne qui se saoule à la moindre occasion et se retrouve à chanter des chansons au fond d’une bergerie avec un tondeur de moutons qui la demande en mariage. La palme revenant indiscutablement au tueur à gages, Luigi Rapaleore, dans ses tentatives maladroites d’assassiner Aadam. Il est tour à tour gelé, amputé d’une jambe, brulé, il perd plusieurs fois sa prothèse. À mi-chemin entre Clouseau et Dreyfus dans La panthère rose, mais aussi le colonel (devenu caporal) Diaz dans L’oreille cassée.

Ce truculent roman se termine par une allégorie, Adam Rymättylä l’homme qui possède tout ce qu’il veut et n’aspire plus qu’à une chose… je vous laisse découvrir ce petit bijou concocté une fois de plus par Arto Paasilinna, un auteur que j’affectionne particulièrement.

Je remercie les éditions Folio pour leur confiance.

 

Arto Paasilinna - Adam & Eve - Editions Folio - mai 2021, 8,60 €

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