Capture
On prend les mêmes et on recommence. D’ailleurs, pourquoi changer une équipe qui gagne ?
La belle Elena, première femme lycanthrope, a vaincu ce cabot. Celui qui a osé la défier, elle et sa meute. A présent ce cabot n’est plus qu’un souvenir. Un de plus.
Elena continue sa vie, acceptant doucement le fait d’être différente et qu’elle ne sera jamais plus comme avant. Mais elle est épiée par une meute bien plus dangereuse que la sienne. Des scientifiques ont découvert son existence. Dans leur bunker souterrain du style Aéra 51, ils étudient toutes formes de vie étranges. Elena va brusquement passer de l’état de prédateur à celui de proie.
Pour les scientifiques, elle est le spécimen idéal. Seulement Elena et sa meute sont des prédateurs. Emprisonner un prédateur peut se payer cher, très cher.
Kelley Armstrong continue sans peine les aventures de la belle Elena.
Point de temps mort. L’héroïne est, certes la même, mais elle a vieilli et son expérience l’a forgé. Le premier roman « Morsure », nous emmenait dans une chasse à l’homme au travers des bois, de l’univers préféré des loups-garous. Elena, objet des convoitises entre les hommes-loups, se transformait en chef de meute pour anéantir un cabot (un loup-garou errant).
Ici, c’est elle la proie. Et sa meute composée, vous vous en doutez bien, uniquement d’hommes, n’aura de cesse que de la sortir des griffes de ces apprentis sorciers.
Et Elena, de son côté, enfermée dans les sous-sols de ce laboratoire utilisera au mieux son côté félin. Cette capacité qu’elle a à se fondre dans le décor afin d’observer son nouvel univers, ses amis, ses ennemis et surtout ses victimes. Dans cette cour des Miracles, elle rencontrera de pauvres hères aux pouvoirs aussi étranges qu’exceptionnels. Les uns, sachant s’en servir comme un sens de plus que Dame nature leur aurait offert, les autres, de piètres représentants de leur caste respective.
Sans nous contraindre à lire le premier volume des aventures d’Elena, sans nous inonder dans des flash-back interminables et indigestes, Kelley Armstrong nous emmène dans ce roman où les proies se transforment en chasseurs et les chasseurs en proies.
Les scientifiques apprendront à leurs dépens que l’on ne dompte pas ce qui est indomptable.
Pas de doute, Kelley Armstrong se fraye un boulevard dans l’univers du fantastique.
Souhaitons-lui la bienvenue.
Kelley Armstrong, Capture, traduction Mélanie Fazi, couverture : FBDO, 448 p., Bragelonne