Avant le déluge

Ce livre fait suite à Rue Farfadet dont il prolonge et approfondit les thèmes, la description du monde et des ressorts cachés de cette fantasy : mais il a plusieurs défauts liés à sa position de second volume dans une saga qu’il ne saurait conclure, en particulier une fin aux allures de catastrophe totale dont le lecteur espère que le volume suivant réparera les dégâts et apportera une fin heureuse.

Là où le premier volume présentait une suite d’images décalées par rapport à notre monde sans vraiment en rechercher la création d’un ensemble cohérent, ce second volume insiste sur cette cohérence, l’existence d’une histoire qui a amené à la situation de crise qui va éclater et, semble-t-il, détruire le calme de Panam et, en particulier, la situation aisée de Sylvo et de Pixel. Cette description du monde et de son histoire est, malgré tout, encore incomplète, mais l’impression que pouvait donner le premier volume de bric à brac fantaisiste s’atténue. Sans que, en l’absence d’explication complète, la cohérence et la vraisemblance de ce monde soit assurée de façon définitive.

Mais l’histoire est nettement plus complexe que dans le premier volume. En recherchant Jacques Londres qui a disparu, Sylvo et Pixel vont mettre à jour une conjuration plus grave que celle qui leur a valu la célébrité. Cette nouvelle enquête assez rocambolesque va déboucher sur une situation de guerre civile. Et le retour à la tranquillité attendra, peut-être, le troisième volume.

Contrairement à Rue Farfadet qui se lit seul, sans cliffhanger final, je crois qu’il vaut mieux attendre la parution de la suite avant d’attaquer ce volume, car sa fin est, au moins, aussi catastrophique que celle de L’Empire contre-attaque... je ne suis pas heureux de devoir attendre...

Avant le déluge de Raphael Albert (deuxième volume des extraordinaires et fantastiques enquêtes de Sylvo Sylvain, détective privé), Mnémos Dédales 2011, 295 p., couverture d’Aurélien Police, 19€