Styx
Paris 11éme arrondissement. Éric, fraîchement arrivé à la capitale, se voit affecté dans un service de police secours. Il se lie d'amitié avec Myriam, une jolie policière en place depuis quelques années déjà.Cette dernière est fréquemment accompagnée d’Alain, responsable d’une autre brigade qui évolue dans une cité chaude du secteur, secondé par Denis.Alain, personnage discret, expérimenté et charismatique est un ancien membre de la Brigade anti-criminalité (BAC). Un mouvement interne au commissariat, lui permet de récupérer en même temps Myriam et Éric.Au fil du temps, Éric sent qu'il se passe quelque chose entre ses trois collègues, sans toutefois pouvoir l'expliquer. Il constate que son mentor et ami développe une forme de dépression qu’il est le seul à voir. Alain se confie sur ses problèmes personnels qui s'accentuent sans qu’Éric puisse l'aider. Son suicide brutal dans les locaux de la police marquera le début de la descente aux enfers du jeune policier.Et la découverte d’un carnet noir appartenant à Alain, contenant des dates, des chiffres et surtout des noms qui impliquent ses collègues Denis et Myriam, lui fera prendre conscience que son monde vient de changer radicalement…
Je découvre Philippe Deparis, déjà auteur de trois précédents livres, grâce aux éditions Eaux Troubles que je remercie pour l'envoi de ce SP.
L'auteur est policier depuis vingt-cinq ans et il a choisi avec ce roman, non pas de nous conter une enquête, mais de nous faire suivre, au plus près du travail de flic, la descente aux enfers - jusqu'au Styx et à sa traversée - d'un jeune policier plutôt modèle et bon père de famille, en nous montrant l'envers du décor de son métier. Manque de moyens et d'effectifs généralisés, pressions politiques, haine et violence dirigée contre les forces de l'ordre, flics ripoux, mal-être et burn out... nombreux sont les maux qui affectent aujourd'hui les membres de la police et nombreux sont les suicides, parfois aussi malheureusement les manquements et les exactions.
Traité et écrit de manière très réaliste, ce naufrage - presque un sabordage - nous entraîne dans les dérives du sexe, de l'argent, de la drogue et de la violence et m'a rappelé par certains côtés la série Braquo. L'écriture, très visuelle, ne s'embarrasse pas de fioritures, c'est violent, cru, pour ne pas dire trash, noir, très noir, dur aussi. Le "héros" nous emmène à sa suite dans les bas-fonds du banditisme et de la pègre, et c'est glauque, malsain et sordide, parfois même terrifiant.
Une oeuvre sombre qui m'a mise mal à l'aise plusieurs fois, mais assez puissante dans son genre.
Styx, de Philippe Deparis, aux éditions Eaux Troubles, 21,00 €