Oiseau de pluie (L’)
Il était une fois une fermière dont les champs infertiles ne donnaient qu’une récolte rachitique malgré les efforts de leur propriétaire. La fermière voyait son bétail péricliter sur pieds et six années de famine l’avait amenée au bord du désespoir. Et puis l’oiseau de pluie la prît sous sa protection, et dès lors les récoltes devinrent abondantes, les animaux grossirent et se multiplièrent. Généreuse, la fermière fit profiter le plus grand nombre de sa bonne fortune. Mais cela ne suffisait pas au fils du voisin.
Bien plus tard (des siècles ?), alors qu’un coup d’état déchire le pays, un petit groupe de soldats est lancé à la recherche d’un oiseau mythique que personne n’a jamais vu. Dans quel but ?
Ce livre s’ouvre avec un petit récit qui prend la forme d’un conte, bien qu’il n’y ait nulle morale qui le conclut. La suite du roman est composée de la traque de l’oiseau de pluie, un animal dont la nature restera un mystère. Cette quête va entraîner la rencontre de la lieutenante Harker avec Ren, une femme qui a fui le monde pour vivre isolée dans la montagne.
Les héroïnes ont chacune leur histoire et malgré leur affrontement, elles ne sont pas si éloignées l’une de l’autre. Le ton de ce roman est doux, voire poétique, même lorsque des atrocités sont commises, car l’univers présenté par Robbie Arnott n’est pas un univers mièvre. Lorsque le roman se termine, l’intrigue n’est pas vraiment dénouée car de nombreuses interrogations demeurent, mais cela ne nuit pas au plaisir de la lecture.
Un court roman, imaginatif, joliment écrit et finalement étonnamment positif.
L’oiseau de pluie par Robbie Arnott, traduite par Laure Manceau, illustré par DR, aux éditions Actes sud, collection Gaïa, ISBN 9782330166311