Corps exquis (Le)
Amour, mort, maladie. Trois mots qui pourraient résumer ce roman halluciné de Poppy Z. Brite, où il est question d’homosexualité, de sida, de nécrophilie et de meurtres en série. Un cocktail violent, cru et explosif à ne pas mettre évidemment entre toutes les mains.
On y suit le cheminement de plusieurs personnages hors normes : Andrew Compton, meurtrier anglais de 23 jeunes hommes et qui a des relations sexuelles avec les cadavres, Jay Byrne, gay vieillissant et fortuné de la Nouvelle Orléans qui pratique le cannibalisme, Lucas « Luke » Ransom, séropositif anxiodépressif qui pleure son amant perdu qu’il voudrait entraîner dans sa chute, et Tran, l’amant justement, paumé qui a désespérément besoin qu’on l’aime. Tout ce monde marginal va finir par se télescoper dans une immense foutoir violent et destructeur. Parce qu’Andrew, par un coup du sort ou un deus ex-machina, comme on voudra, parvient à s’échapper de sa prison londonienne pour débarquer aux États Unis. C’est d’ailleurs lui en grande partie le narrateur, chacune de ses interventions se faisant à la première personne contrairement aux autres protagonistes.
De ces multiples histoires d’amour glauque, l’auteure tire un roman très noir, sans aucun espoir et sans rédemption pour ceux qui hantent les pages, mais toujours avec une puissance d’écriture ayant peu d’équivalent.
Je remercie une nouvelle fois les éditions Au Diable Vauvert pour leur confiance.
Le corps exquis - Poppy Z. Brite - Éditions Au Diable Vauvert - mai 2022, 9€