The cry

Lorsqu'ils posent le pied à l'aéroport de Melbourne, Joanna et Alistair ne savent pas encore que le pire cauchemar de leur existence s'est déjà produit. Au cours du vol, Noah, leur bébé de 9 semaines, a perdu la vie.

Que s'est-il réellement passé ? Accès de panique ou froid calcul ? Les deux parents prennent alors une décision folle qui va les plonger sous l'oeil scrutateur de l'opinion publique et bouleverser leur vie aussi sûrement que la disparition de leur enfant.

Entre mensonges et manipulations, une descente aux enfers menée avec une virtuosité machiavélique.

Voilà un thriller efficace ! Contrairement à beaucoup de romans du genre traitant d'une disparition d'enfant, ici, pas de suspense à ce sujet : on sait très vite ce qu'il en est. L'autrice s'intéresse à ce qui survient après. Les réactions des deux parents sont disséquées, analysées et commentées par deux voix féminines. Celle de Joanna, la mère et celle d'Alexandra, ex-femme d'Alistair.

Joanna est une femme sous emprise, véritable loque incapable de la moindre décision si elle n'a pas l'aval de celui qui la domine. Alexandra est celle qui s'en est échappée et qui tente de reconstruire une vie libre à l'autre bout du monde.

De faux-semblants en mensonges, de trompe-l'oeil en jugements hâtifs, l'intrigue va se dérouler, implacable et mortifère. Personne n'est au fond de lui-même ce qu'il donne à voir à l'extérieur. Les multiples manipulations permettent de suivre cette histoire à tiroirs, entre culpabilité et recherche de rédemption. Il est à la fois impossible de ne pas ressentir d'empathie pour Joanna et de ne pas la détester. Impossible de ne pas être agacé par la mollesse d'Alexandra et ne pas être attendri par son amour puissant pour sa fille.

Helen Fitzgerald se joue du lecteur du début à la fin, avec brio. Le final est peut-être un peu trop rapide, sans pour autant que cela gâche la terrible vérité.

Une lecture parfaite pour l'été !

The cry d'Helen Fitzgerald, J'ai Lu, ISBN 978-2-290-24987-1, 8,30 €