Dragon flottant (Le)
Léo Friedgood est un cadre dynamique et apprécié de la Telpro, entreprise de produits chimiques. En ce 17 mai 1980, un accident dans l’usine de Woodville provoque la libération d’un nuage de DRG-16, un gaz mortel qui a la particularité de modifier le comportement des humains. Léo Friedggod prend les choses en mains pour dissimuler l’affaire aux autorités et camoufler la mort de trois hommes.
Tabby est lui un adolescent à l’histoire tourmentée. Choyé par son grand-père, il erre à travers le pays à la suite de son père, alcoolique et désoeuvré. Leur retour à Hampstead suite au décès du grand-père va séparer les deux hommes. Car depuis son enfance, Tabby cache un secret : il perçoit des visions soudaines qui lui révèlent des scènes passées ou à venir. A Hampstead, il va découvrir que d’autres possèdent ce don et qu’ils sont réunis parce que le Dragon, cet être maléfique et nuisible, se lève à nouveau.
La folie s’empare bientôt de la ville, soumise au passage du DRG-16 et aux assauts du Dragon. Tabby et ses amis n’ont dès lors plus qu’un choix : vaincre ou mourir.
A la lecture de ce résumé, on peut se demander le lien existant entre les deux énigmes, les deux récits. Et bien aucun, si ce n’est le lieu du drame. C’est là que le bât blesse fortement, car ces deux histoires parallèles ne sont jamais dépendantes et ne donnent pas lieu à confusion. La question du DRG-16 est secondaire et se révèle sans grand intérêt. Son absence aurait permis de réduire un nombre de pages bien trop important pour entretenir un suspense vacillant.
Dès l’entame, le lecteur connaît l’enjeu et la suite est une longue chasse du mystérieux dragon, entre crises oniriques et meurtres sordides. Malheureusement, Peter Straub a choisi un récit fait de courts paragraphes, alternant récits principaux et anecdotes secondaires. Ces saccades nuisent à la montée de la tension, qui s’effiloche et se perd sur les traces d’une multitude de personnages.
Peter Straub est un grand auteur de fantastique mais Dragon flottant est très loin d’atteindre la qualité d’un Mr. X. Confus et sans réel suspense, ce livre n’innove et ne convainc pas.
Le Dragon flottant de Peter Straub, Traduction : Jean-Paul Martin, Le Livre de Poche, 544 pages, 7,50 €