Pays d'octobre (Le)
Le pays d'octobre... ... ce pays où tout se transforme toujours en fin d'année. Ce pays où les collines sont brouillards et où les rivières sont brumes ; où les midis disparaissent rapidement, où les crépuscules et la pénombre s'attardent, où les minuits demeurent. Ce pays, essentiellement constitué de caves, de cryptes sous les caves, de coffres à charbon, de cabinets, de mansardes, de placards et de garde-manger orientés à l'opposé du soleil. Ce pays dont les habitants sont gens d'automne, aux pensées uniquement automnales, aux pas qui évoquent le bruit de la pluie quand ils arpentent les rues vides la nuit...
Avec ce recueil, j'ai découvert l'auteur dans un tout autre registre que dans Fahrenheit 451, dans un style touchant et glauque à la fois. J'ai adoré la plume, même si les fins de nouvelles m'ont laissée quelque peu perplexe. Elles sont souvent floues, ouvrant sur plusieurs interprétations possibles. Ça fait cogiter, on relit les dernières lignes plusieurs fois, on y repense longtemps après...
Les thèmes sont étranges et dérangeants.
J'ai donc vraiment aimé le style, mais aucune des histoires en elles-mêmes ne m'a totalement emballée non plus. La forme prime sur le fond, en fait.
L'auteur réussit tout de même un mélange improbable de poésie et d'effroi. C'est jubilatoire et perturbant.
La pays d'octobre - Ray Bradbury - Folio SF - septembre 2020, 9,20 €