Tête sous l'eau (La)

Quand mon père est ressorti du commissariat, il avait l'air perdu. Il m'a pris dans ses bras et s'est mis à pleurer. Un court instant j'ai pensé : ça y est, on y est. Léa est morte.Puis il s'est écarté et j'ai vu un putain de sourire se former sur son visage. Les mots avaient du mal à sortir. Il a fini par balbutier : "On l'a retrouvée. Merde alors. On l'a retrouvée. C'en est fini de ce cauchemar."Il se trompait. Ma soeur serait bientôt de retour mais nous n'en avions pas terminé.

J'ai beaucoup aimé la plume de l'auteur, introspective et très imagée. Un petit roman qui se lit en un rien de temps, qui nous immerge totalement dans ces paysages marins de Bretagne. Il est question d'un drame, de culpabilité, de reconstruction... de la mer en allégorie de la vie qui nous malmène.J'aurais cependant aimé qu'il aille plus loin, qu'il fouille davantage ces âmes tourmentées. Le roman est ciblé jeunes adultes, ce qui explique certainement cela.Malgré les terribles événements qu'il dépeint, c'est une histoire simple, une histoire sur les liens familiaux qui se nouent, se dénouent, se resserrent... Mon cerveau, qui cherche toujours à deviner les événements, s'attendait à plus surprenant, mais j'ai tout de même passé un bon moment de lecture.

La tête sous l'eau - Olivier Adam- Robert Laffont, collection R - août 2018, 16 €