C'est toi le chat
Bonjour à tous. J’espère que vous allez bien !
Avant tout, je remercie les éditions Pygmalion pour l’envoi de ce service presse.
Je vous écris ce jour ma chronique de C’est toi le chat, le roman qui a fait sensation ces derniers mois au niveau des blogueurs, booktubeurs et lecteurs. Je rejoins leurs avis unanimes : cet écrit m’a offert un agréable moment de lecture et de détente par de nombreux points à la fois originaux et psychologiquement parlants.
Résumé :
Un chat abandonné.
Un chef cuisinier veuf et père.
Une enfant singulière.
Une femme sous emprise.
Lorsque quatre vies tourmentées entrent en collision, n’est-ce pas un signe du destin ? À six mains et huit pattes, seront-ils plus forts ?
Chahutés mais jamais vaincus, nos héros prouvent que rien n’est immuable tant que l’on est vivant.
C’est toi le chat est un écrit fort. D’abord, par sa singularité. Une des narrations nous offre l’occasion d’entrer dans la tête d’un chat, d’un vrai, vous imaginez ? Moi qui ne suis, au départ, pas sincèrement attirée vers l’espèce féline, suivre les pensées du Poilu fut une expérience plutôt amusante. Notre petit protagoniste à quatre pattes arrive dans une nouvelle famille sans connaître guère le monde ; par ses yeux seulement se reflètent ses préjugés sur les humains qu’il tient de son ancienne demeure. Et au fur et à mesure des pages, il tente sa chance, la donne à ses nouveaux maîtres et apprend à conquérir un terrain inconnu.
D’abord, on découvre comment il a été abandonné. Comment, par des changements survenant dans la vie d’un Homme, un animal peut être perturbé… À quel point de petits gestes de la vie quotidienne peuvent être si essentiels au bien-être d’un félin qui donne à sa vie le sens que son maître lui attribue. Sans lui, on le remarque à la fois en colère et perdu, recherchant mieux ailleurs par ce caractère égocentrique que l’on accorde à un chat. Pourtant, la tristesse, malgré ce qu’il essaie d’en cacher, ne le quitte pas et des comparaisons incessantes entre sa nouvelle vie et ses anciennes habitudes surviennent tout au long du roman.
J’ai trouvé cette partie touchante, par la réflexion qu’elle amène. Un animal n’est pas qu’une compagnie, mais une responsabilité à long terme.
Par la suite, nous découvrons Paul, un homme blessé au lourd passé mais possédant un amour sans limite pour sa fille, Louise. Celle-ci, pourvue d’un haut potentiel, fonctionne différemment d’un enfant de son âge. Paul, encore au cœur d’un tourment d’émotions, se voit bouleversé dans son quotidien par la nouvelle et, petit à petit, apprend à découvrir d’un autre œil sa progéniture, à l’aborder autrement et à apprivoiser une nouvelle adéquation de leur mode de vie commun. Le chat, quant à lui, trouve en Louise une différence qui fait sa force. N’aimant pas au préalable les enfants, par son passé, il découvre que chaque jeune possède diverses ressources qui lui sont propres. Un lien fort se crée entre les deux protagonistes, qui ensemble font face au quotidien en réapprenant à connaître les liens affectifs autrement et l’importance de la dissemblance.
Les enfants à haut potentiel sont souvent victimes de discrimination, suite à une maturité qui est autre que celle des enfants de leur âge. Ce récit nous permet d’en comprendre mieux les aspects et de soumettre à notre regard un sujet qui, pour la plupart, est plutôt inconnu.
Pour en revenir à Paul, maintenant, il nous est présenté comme un homme perdu depuis la mort de sa femme, enfermé dans une tristesse sans fin, seulement entrecoupée de quelques actions visant à satisfaire au mieux Louise, sa fille. Petit à petit, les pages nous permettent de parcourir son passé mais aussi d’envisager son futur, par la rencontre qu’il fera plus tard avec un protagoniste des plus spéciaux… D’autres sujets forts, tels que le harcèlement, la violence conjugale, mais aussi l’amitié et la valeur de la famille et du travail seront abordés.
Un point pourtant m’empêche d’établir ce roman au sommet. Je vous en parle tout de suite.
La vie peut être abordée de bien des façons et ce livre nous en démontre de nombreuses. Cet aspect est véritablement intéressant pour chacun, je pense. Le défaut que j’en ai retiré m’a freinée quelques fois dans ma lecture malheureusement. En effet, je trouve l’intrigue certes fascinante mais aussi un peu clichée par moment, que ce soit dans les faits quels qu’ils soient mais aussi dans les comportements. Le Poilu, Paul, Louise, tous agissent comme le lecteur s’y attend, la surprise ne m’a jamais ébranlée. Les conduites de chacun semblent être dictées par les préjugés sur leur état d’esprit et physique. Le chat est égocentrique, l’homme détruit en quête de reconstruction apprivoise le monde timidement et Louise, en tant que victime, assume complètement ce rôle sans afficher aucun défaut.
Le monde apparaît alors comme noir ou blanc et les lignes s’écoulent sans suspense ni surprise. Le roman est très doux, un peu trop peut-être, même s’il aborde la dureté de la vie.
L’écriture, quant à elle, accompagne par sa légèreté la douceur du récit citée ci-dessus. Je comprends le succès de l’auteure : il me semble que son écrit peut tout à fait convenir à un public très large, en recherche d’une lecture à découvrir l’esprit léger et avec curiosité.
En résumé, C’est toi le chat est un roman doux et léger, qui traite de sujets psychologiquement parlants de la vie quotidienne. Parfois manquant de surprise, il m’a pourtant séduite et m’a offert un agréable moment de découverte. Paul, Louise et le Poilu laisseront derrière moi un souvenir aimable et il m’arrivera même peut-être de repenser à eux lorsque certaines situations s’insuffleront sur le chemin de mon existence.
C'est toi le chat, par Laura Trompette, éditions Pygmalion, septembre 2017, 376 pages, 9782756421780, 14,90€
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