Suréquipée

Suréquipée

Grégoire Courtois

Couverture : Frédéric le Martelot

L’auteur :

Né le 20 janvier 1978, Grégoire Courtois vit et travaille à Auxerre (en Bourgogne), où il s’occupe de la librairie indépendante Obliques, qu’il a rachetée en 2011. Romancier et dramaturge, il a publié trois romans au Quartanier : Révolution (2011), Suréquipée (2015) et Les lois du ciel (2016). Il a fondé en 2013 le festival international du livre Caractères à Auxerre, dont il est le responsable de la programmation.

Source : éditions le Quartanier

La quatrième de couverture :

Lorsque la BlackJag a été mise en vente, il était évident qu’elle allait révolutionner le marché de l’automobile. Constitué uniquement de matériaux organiques, qui en font pour ainsi dire une voiture vivante, ce nouveau modèle a tout pour plaire. Le prototype qui a servi aux séances de démonstration devant la presse est aujourd’hui revenu en atelier : son propriétaire a disparu ; peut-être la BlackJag a-t-elle gardé en mémoire des éléments qui permettront de le retrouver. Écoutons-la nous raconter son histoire. 

Critique :

C’est animal… Quand j’ai vu cette première de couverture j’ai su qu’il me fallait ce roman, je ne suis pas lectrice de science-fiction en général sauf des récits Astounding stories, weird tales et autres Amazing stories des années 20 à 50. Mais là … il me le fallait ; c’est animal je vous dis.

Le mode de narration de ce roman risque d’en dérouter quelques-uns puisque nous sommes en présence des enregistrements recueillis par la voiture elle-même. Après la surprise des premières pages on est embarqués dans ce récit étrange et envoûtant. Nous entrons dans un univers ultra masculin. Un roman de mec pour les lecteurs mâles qui peut rebuter ou captiver la femme que je suis. Et captivée je l’ai été.

La relation de l’homme à l’objet voiture est quelque peu complexe… De Disney avec son dessin animé Goofy (Dingo) - Motor mania en 1950 à Stephen King et Christine beaucoup s’y sont essayé. Entre amour, désir de possession et presque esclavage on se dit qu’effectivement il y a matière à réflexion. La blackjag de suréquipée est un subtil mélange presque trop parfait des caractéristiques animales et humaines les plus performantes. Une carrosserie issue de l’ADN de la panthère au pelage doux et soyeux, les yeux de l’aigle royal, les performances du hibou grand-duc, un soupçon de reptile, un rien de requin et surtout de la peau humaine, de la peau de femme douce et chaude pour la sellerie... Vous obtenez la voiture la plus performante et la plus désirable aux yeux du mâle lambda. Imaginez messieurs, une voiture qui ronronne quand vous lui caressez le capot !!!

On redoute très rapidement une resucée de Christine, voiture possédée, vénéneuse, terriblement dangereuse mais pas du tout, loin de là l’intention de Grégoire Courtois. Il y a bien un clin d’œil au roman de King puisque la femme du propriétaire de la jag se prénomme Christine. Mais la comparaison s’arrête là. Comment vous expliquer ? Il n’est pas question que Christine mette une roue dans mon garage… Une blackjag oui…. Oui et re oui. Cet animal bien rôdé a été créé pour le bien-être de son propriétaire. Elle fera tout pour le protéger quitte à mourir pour lui. Le seul souci est que dans cette mécanique bien rôdée ne bat pas de cœur... Ou alors…peut-être ... Ou alors pas… Je vous laisserai le découvrir.

Je vous vois d’ici arriver avec vos gros sabots… relation sensuelle, peau humaine, pelage doux et soyeux, petit cœur tout chaud qui bat sous le capot… ET bien vous savez quoi ? je ne dirai rien mais sachez qu’en faisant des recherches pour cette chronique j’ai découvert qu’une paraphilie porte le nom terrifiant de mécanophilie ou mécaphilie… Je vous passe les détails les plus scabreux. Sachez que l’objet du désir est bien moins dangereux que l’être qui veut le posséder et dans ce roman le propos est là.

Pour finir je tiens à dire combien j’ai aimé ce court roman très audacieux et que j’ai hâte de lire autre chose de ce prometteur auteur.

Suréquipée par Grégoire Courtois, couverture de Frédéric le Martelot, Editeur Folio, prix de vente :          6 ,60 €, isbn 978-2-07-271120-6