Revival

Il y a différents auteurs.

Il y a ceux qui vous font suivre la narration. D'autres vous mettent dans la peau du héros.

Et enfin, arrivent ceux qui vous imprègnent et vous malaxent le cerveau.

Ils sont comme des aliens. Une fois qu’ils ont glissé leurs doigts gluants dans les tréfonds de mon cerveau, j’ai été envahi.

Alors, pendant tout le livre, pendant toute l’histoire, mes synapses brisées sont reconstituées afin d’ouvrir la route à mes neurones qui n’attendaient que ça.

Stephen King m’a agrippé comme cela. J’ai eu l’impression que l’histoire qu’il me conte est la mienne. Comme si King connaissait ma vie depuis belle lurette. Qu’il m’a rappelé ces petits détails singuliers qui ont fait ma vie. Tantôt agréable, tantôt désagréable.

Ici le scénario est, ma foi, relativement simple. Nous suivons la vie avec une narration à la première personne du singulier d’un homme comme tout le monde. Ses boires et déboires dans tous les sens du terme. D’une enfance tranquille jusqu’à une plongée vertigineuse dans des caravanes miteuses et les drogues dures.

Avec comme fil rouge, cet ancien prêtre ayant perdu la foi depuis que sa femme et son enfant sont morts dans un terrible accident de voiture.

Alors, il a créé son propre monde, sa propre religion.

Notre héros, ce junkie à la recherche de rédemption, croise de temps en temps le chemin de ce fameux prêtre. Au fur et à mesure, il note un changement aussi bien physique que mental.

Il met ça sur le compte du deuil en sachant parfaitement qu’il se cache quelque chose d’autre derrière cette façade.

Mais quoi ?

Une fois terminé le livre, King m’a libéré et par la même occasion, il a relâché son emprise sur mon cerveau.

J’ai réfléchi longuement, tenter de retrouver une trace de King, mais rien. Il était parti.

Certainement à la conquête d’un autre cerveau.

Le vôtre ?

Revival par Stephen King, Le livre de poche, 1 février 2017, 544 pages, 9782253083177