Harry Potter et l’enfant maudit

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Être Harry Potter n’a jamais été facile et ne l’est pas davantage depuis qu’il est un employé surmené du Ministère de la Magie, marié et père de trois enfants. Tandis que Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, son plus jeune fils, Albus, doit lutter avec le poids d’un héritage familial dont il n’a jamais voulu.

Le destin vient fusionner passé et présent. Père et fils se retrouvent face à une dure vérité : parfois, les ténèbres surviennent des endroits les plus inattendus.

 

Après Harry Potter et les reliques de la mort, J.K. Rowling l’avait clairement annoncé : les aventures livresques du sorcier le plus connu de la planète étaient bel et bien terminées. Pourtant, c’est bien un « livre » que les éditions Gallimard s’apprêtent à lancer sur le marché, avec l’espoir que cet Enfant maudit aura au moins autant de succès que les précédents chapitres. Ce qui n’est pas gagné. Car s’il s’agit bien ici d’un « livre », d’une nouvelle aventure d’Harry, qui débute là où Les reliques de la mort s’arrêtait, il s’agit surtout du script de répétition d’une pièce de théâtre qui triomphe à Londres depuis l’été. La forme du texte, simplifiée, constituée d’indications de scène, de nombreux dialogues et de quelques rares descriptions de décor, risque de désarçonner même les fans les plus enragés du petit champion de Quidditch.

Mais au-delà de cette forme tout à fait particulière, l’histoire de L’enfant maudit tient-elle la route ? Oui. Et non. Réponse de Normand, j’en conviens, mais comment aborder autrement ce récit à la structure très classique, qui balance entre hommage appuyé à l’œuvre de J.K. Rowling, fan-service et tentative d’insuffler une dose de maturité – ainsi que des responsabilités « adultes » – à un personnage que la terre entière a regardé grandir sur grand écran... et entre les pages d’une série de romans de qualité.

Pour les amateurs éclairés, lire cette pièce de théâtre provoquera sans aucun doute l’envie de la voir... et de découvrir comment le metteur en scène, aidé d’un célèbre illusionniste anglais, est parvenu à traduire la magie de l’univers de Potter en « live ». Les autres ? Celles et ceux qui sont entrés à Poudlard par le biais de la littérature ressentiront plus que probablement une terrible frustration, une impression de simplification abusive... Et le sentiment d’être face à une version « light » d’un univers foisonnant, une tentative à moitié réussie de mêler l’ancien et le nouveau, à travers un média différent.

D’ailleurs, le grand public ne s’y est pas trompé et les chiffres de ventes de L’enfant maudit en anglais sont certes fantastiques, mais loin, très loin, de ceux des romans. On comprend tout l’intérêt commercial d’une telle sortie, mais l’intérêt littéraire lui est pour le moins léger.

 

Harry Potter et l’enfant maudit par John Tiffany et Jack Thorne, sur une idée de J.K. Rowling, Gallimard Jeunesse

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