Temps du twist (Le)

Au XXIe siècle, l’humanité, ravagée par un redoutable virus, en est réduite à noyer son chagrin dans l’alcool pour ne pas finir en mort-vivante. Mais le remède paraît pour tout dire bien pire que le mal : les générations d’alcooliques obèses et molasses se succèdent dans une société détruite et inerte, avec une espérance de vie à peine supérieure à la trentaine.

Dans ce redoutable contexte, le jeune Antonin, pour ses seize ans, fuit le traditionnel repas de famille pour retrouver sa bande de vieux loosers à la cave. On lui a promis qu’il y aurait des filles. Enfin, une.

De fil en aiguille, le jeune homme se retrouve chez un loup-garou milliardaire, qui lui offre une splendide Buick Electra à voyager dans le temps, avec commande intégrée au radio-cassette. La bande se retrouve donc à errer de concert de Led Zeppelin en concert de Led Zeppelin... à ceci près que Led Zeppelin n’existe plus.

Vous l’aurez compris : c’est de voyage temporel qu’il est question. De paradoxe en paradoxe, l’équipe de largués va lever le voile sur de surprenantes coïncidences et se retrouver plus en danger qu’elle ne l’aurait pensé.

Ecrit avec efficacité, un humour grinçant et un bon paquet de trouvailles réjouissantes, Le Temps du twist est un livre rythmé et inventif, à la fois sombre et loufoque, qui se lit avec un bonheur flirtant parfois avec la trépidation. Joel Houssin parvient à traiter avec originalité des thèmes éculés (exploit d’autant plus remarquable qu’ils ne l’étaient pas nécessairement à l’époque, le roman ayant été écrit au début des années 90) et nous mène par le bout du nez jusqu’à l’implacable twist final – vous excuserez le jeu de mot, mais j’invente rien.

Si en plus de ça vous êtes des fans du rock anglais dans les années soixante et de son « blues revival », vous ne pourrez qu’y trouver votre bonheur.

Le temps du twist, de Joël Houssin, Folio SF