Grande offensive Aldous Huxley (1894-1963)

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En matière de dystopie, le réflexe est : Orwell et 1984, chef-d’œuvre absolu, paru en 1949. Oui, c’est vrai. Mais il ne faut pas oublier que Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley, lui, est paru en 1932. Si Orwell se concentrait sur la politique autoritaire - et Dieu sait combien le thème est actuel -, Huxley prévoyait une terreur centrée, elle, sur le terrain économique et social. Contrairement à Orwell, à qui on l’a toujours opposé, il est avant tout essayiste. Après le coup d’éclat du Meilleur des mondes, qui connut un retentissement mondial, Huxley se retira progressivement, pour ne plus produire que des essais brillants. Ses romans d’anticipation ultérieurs, tout aussi intéressants pourtant, ne connurent pas le succès d’autrefois.

De multiples sorties éditoriales récentes devraient attirer l’attention d’un public avide de retrouver les premiers échos de l’angoisse politique qui animait Huxley dès les années 1930, et longtemps après. L’occasion en est fournie par une salve de rééditions dans différentes maisons.

- Essentiel : Aldous Huxley, Le meilleur des mondes et autres chefs-d’œuvres, Omnibus, 2013, 782 p., 28 €


- Rééditions en poche, collection Pocket

* Le meilleur des mondes



* Retour au meilleur des mondes



* Temps futurs



* Île

- Rééditions chez Plon, collection Feux croisés

Retour au meilleur des mondes

Île


Rappelons que Retour au meilleur des mondes est un essai publié en 1958, soit près de trente ans après le roman. Huxley y confronte ses idées avec la réalité vécue depuis, démarche exemplaire modèle pour un romancier. Temps futurs (1948) oscille entre l’essai, le roman et la pièce de théâtre, dans un cadre post-apocalyptique. Quant à Île, ce roman ultime (1962) dépeint une utopie (l’île de Pala) qui, comme toutes les utopies, se fracassera.

Indispensable(s).

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Commentaires

Merci pour la chronique ! je vais acheter le bouquin d’omnibus ! Ces ressorties sont vraiment biens.
A signaler, pour rire un bon coup, la fabuleuse interview de Joseph Staline, à Moscou, par Georges Orwell. On voit bien qui est un intellectuel retords et l’autre un grand naïf politique, ce qui n’enlève rien au génie de son oeuvre... Pour qui connaît un peu l’Histoire, c’est fascinant.

http://ragemag.fr/interview-staline-h-g-wells-59016/