En route pour 2012 avec... Lucie Chenu

L’année 2011 ? Un méli-mélo d’espoir et d’horreur, de deuils et de retrouvailles. Ce qui m’a le plus marquée ? Le Printemps arabe, Fukushima, la famine dans la Corne de l’Afrique, le Mouvement des
Indignés. À titre personnel, j’ai renoué avec des amis perdus de vue et j’ai été émue par la mort d’écrivains, d’artistes, de politiques que j’appréciais ou admirais, de Danielle Mitterrand à Vaclav Havel en passant par Anne McCaffrey et Jacques Mucchielli…

Côté fictions, en 2011, j’ai enfin pu découvrir Doctor Who et Torchwood – et j’adore ! J’ai aussi lu des livres excellents. Pour n’en citer que quelques-uns : Bois (éd. Écorce), un polar étrange, le premier roman de Fred Gévart ; Carnaval sans roi (Rivière Blanche et Le Bélial), pénultième opus du Rêve du Démiurge de Francis Berthelot ; Le Jeu de l’ombre (Le Pré aux Clercs), thriller musical de Sire Cédric ; Je suis mort il y a vingt-cinq ans (Naïve), premier roman pas-du-tout-imaginaire de Jérôme Soligny ; La Cité Noire (Asgard), premier roman tout-à-fait-fantasy de Thomas John ; Le Petit Jardin des fées ([Mic_Mac]), un grand régal signé Anne Duguël, alias Gudule ; Ainsi naissent les fantômes (Dystopia), sublime recueil de nouvelles de Lisa Tuttle, choisies, traduites et préfacées par Mélanie Fazi ; Sanshôdô, la voie des trois vérités (Ad Astra), une merveille d’optimisme, de zénitude et de plaisir de lecture, de Jean Millemann ; La Vestale du Calix (L’Atalante), premier roman très original d’Anne Larue ; Léviathan : La Chute (Don Quichotte), premier volume d’une série de thrillers fantastiques signés Lionel Davoust ; La vie à ses rêves (Rivière Blanche), superbe recueil de nouvelles de Michel Pagel ; Imago (Sombres Rêts), roman fantastique, déjanté et poétique d’Estelle Valls de Gomis… et si je ne cite pas les derniers bouquins de Martin Winckler, Roland C. Wagner, Anne Fakhouri, Ketty Stewart, Viviane Etrivert ou Anne Lanièce, c’est juste que le temps m’a manqué pour les lire ! Ils se disputent tout en haut de ma pile avec quelques anthologies que je déguste lentement…

Mais tout ça ne concerne que les livres-papier. 2011 a aussi été pour moi l’année du passage au numérique. Ça se fait plus ou moins aisément pour mes mauvais yeux, selon le format et la qualité du fichier, mais aussi selon la facilité de lecture, selon le style, en somme. C’est sans doute lié au fait que je ne possède pas de tablette grand format, mais un petit Reader à écran tactile, quoique non-rétro-éclairé.

Quant au cinéma, 2011 est pour moi l’année du Havre. Le Havre, le film d’Aki Kaurismäki, parce que le Havre est ma ville et qu’elle me manque tant, mais aussi parce que le thème – l’exclusion et la solidarité – me touche particulièrement.

Côté publications, 2011 a été plutôt calme, comparé à 2010. Le dossier sur Jeanne-A Debats, dans Géante Rouge, quelques nouvelles : « My Generation », dans Éternelle Jeunesse (Thomas Riquet dir., Asgard), l’anthologie de Zone Franche ; « Niche, Cabane, Ya ! », dans La Guerre, anthologie d’une belligérance (Yael Assia & Merlin Jacquet dir., Hydromel) ; « Test d’Amour », dans Borderline n° 19 ; et puis Alain Sprauel a publié ma biblio accompagnée de deux mini-textes inédits dans Biblio-SF, Le Nouveau Fantastique français, ça en jette !

Ceci dit, je n’ai pas chômé, en 2011. J’ai lancé l’idée de C(h)œurs de Citoyens, un blog collectif – qui, ces temps-ci, tourne surtout grâce à Macada – pour lequel tout le monde peut nous proposer des textes, illustrations, vidéos, photos, etc. sur le thème « Liberté, Égalité, Fraternité ». Et puis j’ai bossé sur des projets à venir en 2012 : ma prochaine anthologie, Et d’Avalon à Camelot, à paraître chez Terre de Brume, ainsi que deux nouvelles, pour Les Mondes de Masterton (Marc Bailly dir., Rivière Blanche) et Ghost Stories II (Peggy Van Peteghem & Thomas Riquet dir., Asgard). Enfin, j’ai participé à la MicroPhéméride, et pour le coup, c’est vraiment une micro-participation, parce que je n’ai réussi à écrire qu’une seule micro-histoire.

Ce que je souhaite pour 2012 ? Que les élections servent à quelque chose… Et que les Indignés soient entendus !