Etranger en Olondre (Un)

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Jevick est le fils du plus riche marchand de poivre de Tyom. Bercé toute sa vie par les légendes et les contes de la lointaine Olondre, un pays où les livres sont aussi communs qu’ils sont rares sur son île, il touche enfin, à la mort de son père, au bonheur de visiter cette contrée magique et emplie de bibliothèques afin d’y perpétuer le commerce familial.

Ses désirs semblent comblés jusqu’à ce que, au lendemain du rabelaisien Festival des Oiseaux, qui rythme la vie religieuse en Olongre, il se découvre hanté par un ange.

Après avoir été emprisonné, Jevick est contraint de chercher de l’aide auprès des prêtres et des savants olondriens. Mais il lui apparait rapidement qu’il est devenu un enjeu capital dans la lutte sans merci que se livrent les deux principales religions olondriennes.

Dans un pays au bord de la guerre civile, Jevick devra comprendre ce que veut son ange et traverser tout un continent pour retrouver sa liberté.

 

Lauréat du « World Fantasy Award » et du « British Fantasy Award » pour l’année 2014, les éditions de l’Instant ouvrent leurs portes avec un roman qui a déjà un vécu conséquent dans les pays anglophones. L’éditeur en parle comme étant une œuvre majeure, en y mettant une passion qui m’a donné envie de le lire.

Je le dis d’emblée, tout le monde n’aimera pas. Une médaille, aussi scintillante qu’elle puisse l’être, possède toujours un revers. La quatrième de couverture résume plutôt bien l’intrigue et est suffisante pour donner un aperçu à ce niveau. Le style est éloquent, dans de grandes envolées lyriques foisonnantes de détails et de poésie. Ce qui m’a le plus gêné dans cette lecture, ce sont les digressions. L’auteure alimente régulièrement l’intrigue en y ajoutant la narration de contes, poèmes et légendes, issus de son univers imaginé. C’est très riche, par moment trop riche, et l’intrigue n’avance plus. Il faut donc être un amateur de romans poétiques pour apprécier cette œuvre dans sa pleine mesure.

Au-delà de ce point négatif, le roman est bien écrit, rudement bien écrit (traduit) même, car, en tournant les pages, c’est à peine si on ne sent pas comme une petite odeur de poivre, ou d’embrun iodé, en fonction des passages lus. L’univers regorge de descriptions légères qui stimulent chaque sens. Les envolées poignantes projettent le lecteur dans les différents lieux de cette épopée, faisant frissonner de froid et transpirer de chaud. Un petit côté dramatique rend les personnages attachant au point de presque rire et souffrir avec eux, arrachant un début de larmes lors de certains passages-clés.

En résumé, cette lecture était bien agréable. Elle l’aurait été encore davantage si, pour le friand d’action que je suis, l’intrigue avait été un peu plus soutenue et rapide. 

 

Un étranger en Olondre, par Sofia Samatar, traduit par Patrick Dechesne, Les éditions de l’Instant, février 2016, 469 pages, 978-2-930853-00-0, 22.5€

 

Lien externe : http://www.leseditionsdelinstant.com/#!nouveautes-1/mainPage

Entretien avec l'éditeur : http://www.phenixweb.info/Patrick-Dechesne-les-editions-de-lInstant

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