Night Stalker

Auteur / Scénariste: 

Californie, été 1984. Une série de crimes démoniaques. Un shérif désabusé, un adjoint adepte de la branlette salée, un Irlandais à la gâchette facile et un profiler ultra-brite. Le tout pendant que la pornstar Ginger Lynn s’adonne à des actes que la morale réprouve sur fond d’ACDC. Hey, Satan, j’ai payé ce que je dois…

 

L’objectif de la collection Trash est clair : rendre hommage à la collection « Gore », des Editions du Fleuve Noir et offrir au public des romans courts, sans concession, qui secoue le lecteur et lui offre sa ration de sang frais, de foutre et d’évasion… Une idée en soit intéressante, reste que ce parti-pris doit-il pour autant déboucher sur un récit facile, des effets répétitifs et une écriture quelque peu… légère ? Certes, celui qui entre dans la collection Trash sait ce qu’il vient y chercher, mais Night Stalker, qui s’articule autour d’une chasse au serial-killer dans le L. A. des années ’80, franchit à plusieurs reprises la frontière entre le délire pulp assumé et des erreurs pures et simples… Ainsi, après seulement 50 pages, le shérif menant l’enquête se contredit d’un paragraphe à l’autre, balance une référence à « Strange » (revue française de comics, jamais parue aux USA…), un personnage change de nom, un autre ouvre une fenêtre au 56ème étage… Et les déductions qui font avancer l’enquête ressemblent davantage à des intuitions de médium qu’à de réelles réflexions d’agents des forces de l’ordre…

Certes, vous me direz que la sodomie pratiquée sur des diptères est l’apanage des critiques et que nous sommes tous là pour nous amuser comme des gamins, sans trop se prendre la tête… Reste que les meilleures série « Z » sont celles qui sont réalisées avec un sens profond de l’honnêteté et une implication totale de leurs créateurs. Ici, l’impression est plutôt celle d’un récit vite écrit sur le coin d’une table, sans même la plus élémentaire des relectures. Dommage. D’autant plus dommage que la formule peut fonctionner, comme le prouve « Emoragie », de Brain Salad, chroniqué par ailleurs.

Night Stalker de Zaroff, Editions Trash

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Commentaires

Merci pour la critique. J’assume certaines erreurs mais le principe du gore est d’assouvir une pulsion morbide et littéraire sans trop s’attarder sur de quelconques effets documentaires chiants et policés. Décortiquer un gore ne sert à rien et on s’en fout. Bref, je suis content de cette chronique argumentée et généreuse mais je m’insurge totalement sur ce passage : "un sens profond de l’honnêteté et une implication totale de leurs créateurs. Ici, l’impression est plutôt celle d’un récit vite écrit sur le coin d’une table, sans même la plus élémentaire des relectures"... c’est un peu facile et c’est méconnaître le boulot effectué par TRASH et l’auteur. Mais bon... les critiqueurs sont souvent désinformés de la réalité créatrice. Par manque de chance ou de talent ?

ZAROFF