Yzé et le palimpseste, T1

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Avant tout, il me paraît important de remercier chaleureusement les éditions Taurnada, mais aussi l'éditeur avec qui j'ai pu échanger. J'en garde un très bon souvenir et le remercie pour son attention, sa patience et sa gentillesse.

 

Résumé :

Ambre Delage est une lycéenne lambda. Orpheline de père et de mère, elle vit chez sa tante Lucy qui l'élève depuis sa naissance. Un soir, un événement dépassant l’entendement va brusquement la jeter dans un tourbillon de révélations qu'elle était loin d'imaginer. Dès lors, pour la jeune fille tout bascule. Il faut fuir. Fuir sa vie tranquille, fuir son identité. Mais qui est-elle vraiment ?

 

Yzé et le palimpseste fut pour moi une lecture mitigée. J'ai retrouvé de bons côtés qui ont su me charmer, tandis que d'autres m'ont plutôt freinée. Dans l'ensemble, cela reste une découverte agréable et je ne regrette pas de l'avoir lu. Je pense cependant que le genre s'adapterait plus difficilement à des passionnés de fantasy pure, des personnes ayant la dent dure. Il s'adresserait essentiellement à des adeptes fourrant leur nez dans tout registre, curieux et amateurs de pluralité.

 

Ce roman est bercé par la fantasy, mais son genre se définit aussi par l'aventure, l'action, la psychologie et le mystère.

 

Pour commencer, quelque chose m'a étonnement choquée sur le premier quart du livre ; il me semblait que l'intrigue était la plus typée fantasy que ce qu'il m'ait été donné de lire auparavant. Je ne veux pas trop vous en dévoiler, mais en clair l'histoire commençait comme toute histoire qu'un amateur de fantasy s'imaginerait. Les quatre éléments, les mensonges, l'originalité manquait.

Ce fut la réelle déception de ce roman, parce que ce manque entraîne inévitablement une perte de fil conducteur, d'accroche pour le lecteur qui, sous certains chapitres, s'ennuie, se languit, ne sait pas vers quoi se tourner, qu'attendre de la suite.

J'ai peu à peu pressenti que l'histoire se déroulait sur le court terme et que le livre en lui-même était une succession de plusieurs de ces récits. Je ne me posais pas les questions typiques du comment arriver au but, puisque celui-ci manquait. Je ne me demandais pas non plus quel serait le dénouement, puisqu'en réalité je suivais l'écrit « au jour le jour », ne sachant que trouver au prochain chapitre. Cela pourrait paraître chouette de se dire « Tiens, mais que va-t-il nous réserver ? », sauf que ce manque d'originalité marquée cité plus haut ne rend pas le tout palpitant, mais plutôt prévisible. Le comment également. Yzé apprend vite, elle rencontre des amis, il lui arrive des choses incroyables mais s'en sort. Quoi que, parfois, certaines actions peuvent émouvoir et créer la surprise.

Malheureusement, aussi, la mise en place du monde est difficile et rend certaines assimilations compliquées. Beaucoup de noms, beaucoup d'histoires, attention à ne pas se mélanger.

 

Pour l'instant, ma chronique s'est attardée sur LE gros point négatif du roman, mais sincèrement certains éléments valent réellement le détour et je me dois de vous les exprimer.

 

D'abord, l'écriture est d'une agréable fluidité. Elle accompagne à merveille la simplicité de l'histoire, faisant passer certains longs chapitres plus vite et captivant le lecteur lors des rencontres entre protagonistes, actions et découvertes. Les descriptions, ni trop longues ni trop courtes, laissent libre cours à l'imagination, tout en la dirigeant vers ce que l'auteur veut sans nul doute nous faire découvrir. L'action omniprésente - oui, pas le temps de se remettre d'un combat ou d'un événement important qu'en voilà un autre ! - fait d’autant plus d'artifices dans notre esprit, rendant notre lecture imagée enduite de tonnes de couleurs.

Ensuite, les personnages, mon coup de cœur. Pas qu'ils soient attachants, surprenants, mais plutôt d'un très beau réalisme. Peut-être m'est-il arrivé de grimacer une fois ou deux pendant ma lecture suite à une réaction plutôt bizarre, mais la plupart du temps les protagonistes tiennent très bien la route et cette humanité est vraiment un délice à découvrir, à lire. D'autant plus qu'avoir des personnages réalistes est une chose, mais les avoir approfondis et recherchés en est une autre. Chaque acteur du récit a un passé complexe, tout n'est ni blanc ni noir, c'est une fois encore un mélange de couleurs qui berce notre empathie, notre colère, bref nos émotions et sentiments. Sachant que l'auteur a écrit un thriller, je suis vraiment très, très, curieuse de le découvrir, j'espère en avoir un jour l'occasion. Cette écriture, cette psychologie, le tout réuni dans un roman de ce genre doit être succulent.

 

Bien sûr, je prends en compte le fait que ce roman-ci est un premier tome. Pour moi, cela joue beaucoup. Il est très dur de commencer une saga, je pense, tellement de choses à mettre en place, sans pour autant ennuyer et aller trop vite... Très peu d'auteurs y arrivent, de mon point de vue, et c'est pourquoi je ne suis jamais réellement charmée par les premiers volets. Par contre, passé ce stade tellement difficile, j'aime découvrir comment l'auteur se lâche. Et, pour moi, encore une fois, cela n'est réellement remarqué qu'à partir du tome 2. Ici, par exemple, je serais très curieuse de découvrir la suite des aventures d'Yzé. Trop de questions restent encore en suspens, et il y a moyen de faire de ces péripéties de grandes choses... ou pas. Je laisse le bénéfice du doute à Florent Marotta, même si je suis persuadée qu'il peut y arriver avec grande facilité.

 

En résumé, Yzé et le palimpseste est un premier tome assez maladroit, mais qui promet une belle suite maintenant que l'histoire est lancée. Aussi, c'est un auteur prometteur qu'il est chouette de découvrir (mes amis français, voici un compatriote !) et qui a un certain potentiel. Les mordus de fantasy seront satisfaits, les amateurs convaincus !

 

Yzé et le palimpseste, T1, par Florent Marotta, couverture par Dorian Cottereau, Éditions Taurnada, juin 2016, 978-2-37258-020-5, 12,99€

 

• Lien vers la chronique de blog : http://honey-money.weebly.com/chroniques/yze-et-le-palimpseste-1

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