Hiver de glace (Un)

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Un polar écrit à l’énergie... Au coeur, au ventre... Une histoire de l’Amérique profonde. 181 pages pour dire toutes les injustices d’une société qui a oublié un bon nombre de ces citoyens dans les marges de ses cahiers de comptabilité au nom du libéralisme. Les Ozarks, une région désolée où des humains se sont repliés sur eux-mêmes, sur leur coutumes, sur leur consanguinité.... Désolée et désolante, la région est âpre. L’hiver est plus que rigoureux. Il déchire la peau comme une lame de rasoir...

Jessup Dolly, à peine 16 ans, est chargée de famille. Non pas qu’elle ait fauté comme on dirait dans son pays, mais elle doit s’occuper de sa mère, en folie douce, et de ses deux petits frères. Le père, il est parti un soir promettant de tout régler. Et il n’est pas revenu au tribunal où il devait se présenter. Du coup, la maison doit être saisie. Jessup, la gamine, doit retrouver le père, mort ou vif, qu’importe, il faut qu’elle puisse démontrer qu’il ne s’est pas présenté au tribunal parce qu’il ne pouvait pas le faire.

Et là, question solidarité familiale, c’est pas génial, comme quoi le père a dû faire une gaffe énorme pour que tout le monde tourne le dos à sa famille.

Jessup devra faire la preuve de son courage, de sa sincérité.

A l’arrachée, elle veut sauver sa famille du désastre et du destin qui aurait déjà écrit l’histoire pour elle.

Un cri d’humanité violente et douce qui fait mal et qui fait du bien en même temps.

C’est écrit de telle façon qu’on est pris comme un lapin dans les phares d’une voiture.

C’est une écriture qui coule en lave, en fusion, en acide...

C’est beau, c’est grave, et il y a du fantastique. La terre des Ozarks communique avec ceux qui y vivent depuis si longtemps qu’ils ont oublié toutes les autres règles de la vie en société.

Un hiver de glace de Daniel Woodrell, traduction de Frank Reichert, Rivages (3 janvier 2007)

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