Zombie Story, Zombie Island T1

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Très bonne surprise que cette nouvelle série de romans consacrée à la figure du Zombie. Le fait qu’elle ait commencé de paraître sur Internet avant d’être repérée par un éditeur ne doit pas décourager qui que ce soit de se plonger illico presto dans leur lecture, ce premier tome passe avec brio le test d’entrée dans la cour des grands.

Il parvient même, au fil d’une intrigue riche en rebondissements multiples, à innover dans le domaine ultra-codifié du récit de mort-vivant. Il aborde de surcroît un certain nombre de questions relevant de la géopolitique contemporaine, qu’il traite sans manichéisme.

Le principe de base ne sort pourtant pas des limites du genre : à la suite d’une catastrophe mondiale, des hordes de zombies se sont rapidement emparées de la planète. De toute la planète ? Non ! Quelques enclaves, habituellement coupées des lignes de communication progressivement tissées grâce aux progrès technologiques réalisés au XXème siècle, résistent encore et toujours à l’envahisseur…

La Somalie, par exemple, chaos sans nom du temps de la civilisation humaine triomphante - refuge peuplé de soldats aguerris au moment de l’avènement du règne des zombies.

C’est en ce lieu qu’un inspecteur aux armements des Nations Unies, Dekalb, passe un pacte avec un seigneur local de la guerre, sidaïque, de façon à ce que sa fille puisse bénéficier de sa protection dans ce monde devenu fou : il ira à New York avec un groupe de jeunes adolescentes-soldats, musulmanes farouches, afin de ramener en Somalie des médicaments pour le traitement du sida.

Seulement, voilà : la Grosse Pomme est envahie de morts-vivants et la mission s’avère plus que périlleuse. D’autant qu’un certain Gary, un jeune New-Yorkais, est parvenu à passer de vie à trépas sans pour autant abandonner ses facultés mentales. Il réussit peu à peu à prendre mentalement le contrôle des légions en décomposition et il se sert d’elles pour traquer les quelques rescapés, qu’il parque afin de s’en nourrir quand le besoin s’en fait sentir.

La tâche de la troupe menée par Dekalb va s’en trouver considérablement compliquée, les appétits monstrueux de Gary ne semblant pas avoir de limites…

« Zombie Island » parvient, mine de rien, à introduire deux variations intéressantes sur le thème du zombie. Tout d’abord, cette idée qu’il serait possible de s’assurer de la continuité de l’oxygénation du cerveau durant le laps de temps séparant la mort du retour à la vie, préservant de la sorte les capacités intellectuelles du nouveau zombie. Ensuite, cette capacité d’organisation du zombie intelligent, capable d’entrer mentalement en contact avec ses pairs afin de leur donner des ordres. Ces deux innovations ouvrent des perspectives franchement dignes d’intérêt, que l’auteur se fait un plaisir d’explorer au fil des pages de ce premier opus de qualité.

Du sang neuf pour nourrir tous ces zombies affamés !

David Wellington, Zombie Story - 1 : Zombie Island, traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par François Truchaud, 413 p., Milady

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