Voyageur en noir (Le)
Un errant pas comme les autres
Voici le récit d’un monde plongé dans le chaos et où règne la magie. Les hommes et les femmes essaient tant bien que mal de survivre, pliant parfois le genou face aux sorciers et aux tyrans. Et puis il y lui, ce mystérieux voyageur qui marche appuyé sur son bâton. Il est doté du pouvoir d’exaucer les vœux les plus fous, provoquant la fin d’une cité et aidant la population d’un village à se libérer de l’esclavage (une jolie fille peut ainsi épouser son fiancé). D’où lui viennent ces pouvoirs ? En tout cas, plus il remet la magie en cause, plus il semble voué à disparaître…
Un roman inattendu de John Brunner
Vieux routier de la science-fiction anglaise, auteur prolifique, John Brunner (1934-1997) s’est surtout fait connaître par des space-operas ou des romans d’anticipation très ambitieux comme Tous à Zanzibar, Le troupeau aveugle ou Sur l’onde de choc. Voici que les éditions Mnémos proposent la réédition d’une suite de récits écrits sur plusieurs années, Le voyageur en noir. Et on est là dans la fantasy la plus pure, dans une histoire illustrant le combat entre l’ordre et le chaos, thème cher à un certain Michaël Moorcock… qui détestait Brunner pour son « commercialisme » (mais avait-il lu Tous à Zanzibar ?). C’est en tout cas un récit qui prend son temps, entre le conte et la fable, parfois déconcertant mais plutôt agréable à lire. La preuve que Brunner, injustement oublié aujourd’hui, avait plusieurs cordes à son arc.
John Brunner, Le voyageur en noir, traduit de l’anglais par Fantascienza et révisée par Patrick Moran, illustration de Christopher Balaskas, éditions Mnémos, ISBN 9782382671061, préface de Patrick Moran, janvier 2024, 256 pages, 19 euros