Voeux 2010 : Christophe Corthouts


Oh, que je déteste ça ! Extraire de mes aventures imaginaires, dans le monde du cinéma, de la littérature, des jeux vidéo ou de la musique, le « meilleur ». Je déteste cela à un point tel que je m’en vais vous balancer en vrac mes impressions sur une année qui fut... vite passée ?

Cinéma

Coraline, l’adaptation du roman de Neil Gaiman par Henri Selick... Une pure pépite, trempée dans un nectar de poésie, traversé de veinules de terreur. Le tout en 3D ! Monstrueusement fascinant.

Push, une sorte de mauvaise variation sur le thème des mutants et des super-héros... C’est trop long, cela ressemble à un pilote pour une série télé. Et cela ne va finalement nulle part. Tristement banal.

Vendredi 13 s’ajoute à la pile des remakes de films des années quatre-vingts qui s’abattent sur nos écrans pour nous rappeler que nous ne sommes déjà presque plus trentenaires ! Un remake trop sage, trop lisse... Et fondamentalement ni drôle, ni effrayant. Bêtement servile.

Watchmen le monstre inadaptable... Qui le restera sans doute. Trop respectueux, le réalisateur Zack Snider rate de peu le chef-d’oeuvre... Mais parvient à invoquer une série d’images saisissantes au coeur d’un récit de super-héros résolument adulte. Intelligemment servile !

Monstres Contre Aliens Dreamwork prend le monde de l’animation 3D d’assaut et bat Pixar sur le fil... Mais le film a beau sortir la grosse artillerie, les créateurs de l’usine à Spielberg manque de cette petite pointe de poésie et d’originalité qui fait toute la force des parents de Buzz et Woody ! Techniquement parfait.

Prédictions, quelques scènes parfaitement maîtrisées ne font pas un bon film. L’argument de base séduit, mais débouche sur une morale bondieusarde et une imagerie que ne renierait pas les petits chanteurs de la croix de bois. Grossièrement religieux.

Wolverine, la bête est lachée ! Construit trop vite, à l’ombre de la grève des scénaristes et surtout du succès mérité de The Dark Knight, ce premier dérivé des aventures des X-Men est assis entre deux chaises. Pas assez de pop-corn... Ou pas assez de réflexions ? Entre les deux, le coeur des producteurs balance et les spectateurs perdent patience. Littéralement déséquilibré.

Star Trek, la surprise et le retour que personne n’attendait ? Entre les mains de JJ Abrams, le créateur d’Alias, Lost et Fringe, les aventures de Kirk et Spock prennent un coup de jeune, tout en respectant les canons de la série d’origine. Un vrai numéro d’acrobate qui débouche sur l’un des meilleurs films de l’année. Simplement brillant.

Anges et Démons, plus vite, plus loin, plus... con ? Non, allez, j’exagère. Avouons que la seconde incursion du tandem Ron Howard/Tom Hanks dans le monde de Dan Brown est rythmiquement plus réussie que la première (le soporifique Da Vinci Code pour ceux qui auraient oublié... ou dormi pendant la séance...). Le scénario est toujours aussi énorme, mais au moins, ça bouge ! Politiquement correct.

Terminator Renaissance, un nouveau départ. Du moins une vraie démarque de la première trilogie. Tout le monde voyait arriver McG, le réalisateur des Drôles de Dames, avec une certaine appréhension. Tout le monde avait tort ! Le film est plutôt bien torché et ose la trahison pour forcer l’évolution de la mythologie de Terminator. Reste à voir sur l’échec relatif de l’aventure permettra au réalisateur d’aller au bout de sa vision. Joliment relancé.

Là-Haut, le pur chef-d’oeuvre. Le meilleur film de l’année. Tout simplement. Un sommet dans l’art de l’émotion et de l’aventure animée... Nous sommes en droit de nous demander vers quoi Pixar va tendre... Toy Story 3 ? Yes ! Tout bonnement génial.

Transformers 2, l’orgasme adolescent ultime ? Michael Bay parvient à dépasser les bornes des limites de la saturation sonore et visuelle. Totalement vain, mais irrésistiblement irrésistible. Ah oui, j’oubliais... Sans doute le seul film de la création à nous offrir un plan en contre-plongée sur les testicules d’un robot géant. Totalement dévoyé.

Harry Potter et le Prince de Sang Mêlé. Le souci avec les « Harry Potter » c’est qu’ils sont, littérairement, de moins en moins structurés... Et cette forme épisodique se reflète donc sur la mise en scène, télévisuelle, de David Yates. Un rien longuet, les aventures annuelles du petit lunetteux devraient reprendre des couleurs avec un final en deux volumes pleins de bruit et de fureur. Épisodiquement intéressant.

G.I. Joe, petit soldat deviendra grand. Moins débridé que Transformers, mais tout aussi stupide que décomplexé, les petits bonshommes de plastique surfent sur la vague des effets numériques improbables et des combinaisons de cuir moulantes. Passablement insipide.

District 9, le petit film inattendu. De la SF épique, moderne et engagée pour moins de 40 millions de dollars ? A l’heure des budgets inflationnistes, Peter Jackson en rêvait et Neil Blomkamp l’a fait ! Un vrai film de SF social, doublé d’une comédie noire, parsemé d’instants gore et d’un final « action-packed » qui n’aurait pas renié le grand James Cameron. Avenir réjouissant !

Clones, le Mondwest du pauvre. Où comment Bruce Willis se laisse emmener dans une histoire de « substituts » sans doute écrite par un ordi en fin de batterie ! Si tu as vraiment des factures à payer, Bruce, signe pour un Die Hard 5, cela ne pourra pas être pire. Drôlement cloné.

2012, maxi maoust ! Roland Emmerich, le prince de la destruction massive, est de retour avec un ordi plein de plans déments. Bon, pour le coup, il n’y avait plus de place sur le disque dur pour le scénario, mais c’est pas grave, il restait des bouts de plein d’autre films dans un fichier caché ! Donc, les mirettes sont servies, mais le cerveau a bien fait de rester à la maison. Ah oui, dans ce film, pour la 2563e fois, le destin du monde est entre les mains d’un type qui doit retenir sa respiration sous l’eau. Aquatiquement impressionnant.

New Moon, la séquelle que toutes les adolescentes attendaient... C’est lent, c’est long et c’est plein de loups-garous mal animés. Dans le même temps, c’est pas drôle, c’est long (je l’ai déjà dit ?) et il ne se passe rien. Ah si, cette fois la belle Bella Swan en pince pour un loup-garou. Mais évidemment, elle ne doit pas s’en approcher, sinon il risque de la griffer... Voilà voilà. Et ? Et c’est tout. Ah non, j’oubliais, le film élargit son public... Vu le nombre de jeunes hommes torse nu qui courent sous la pluie, le film devrait devenir un must dans les soirées gay ! Cinématographiquement vain.

Littérature

Une année entière de lecture... C’est au moins... Une cinquantaine de titres. Du polar à la SF, en passant par la fantasy, la littérature « générale », la romance ou encore la terreur. Chattam, Thilliez, Bauwen, Loevenbruck, Descosse... Toute la Ligue de l’Imaginaire y est passée... Sans compter Koontz, King, Masterton, Rollins, Sparks, Perry, Delpech... Plein de mots, plein de phrases, plein de feuilles... Et quoi ? Devoir en extraire un ? Une ? Deux ? Cinq ? Trop dur. Je signalerai simplement mon retour à la fantasy à travers David Gemmell (il n’est jamais trop tard...), mon aversion actuelle pour la bit-litt que je n’arrive pas à « entendre », un grand bravo à nouveau à Bragelonne et Milady pour la (re)publication de plein de romans introuvables... Et puis bon, on va continuer comme ça non ? Puisque finalement, le meilleur roman de l’année, c’est celui que je n’ai pas encore lu !

Télé

Là, cela sera plus facile. Fringe. Point final. C’est la seule série qui est parvenue à me capter dès le premier épisode, dont j’ai dévoré les 22 ou 23 aventures sans coup férir... Et dont j’attends le retour avec l’excitation d’une jeune pucelle face à son premier poster de Robert Pattinson. Et dire que les résultats d’audience aux USA risquent de précipiter la fin de l’aventure en plein milieu de la seconde saison. Pas d’bol !

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Commentaires

Bonjour à toutes et tous !
J’ai bien aimé la longue chronique sur 2009, et j’ai manqué quelques films...
J’ai quand même trouvé Clones pas si mal après tout....
Au plaisir de le retrouver sur Phenix !!!
Gulzar