Cinq rubans d'or (Les)

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ActuSF a récemment réédité un des romans de Jack Vance, Les cinq rubans d’or. Ce n’est pas le premier texte que cet éditeur de l’Imaginaire nous propose. A chaque fois, on a droit à des romans courts ou des nouvelles qui n’ont pas pris une ride malgré le laps de temps écoulé depuis la première publication.


Avec Les cinq rubans d’or, on retrouve une histoire épique et picaresque comme sait le faire Jack Vance. Avec un personnage qui a un lien de parenté certain avec Cugel dans le cycle Terre mourante ou Adam Reith dans le cycle Tschaï. C’est Paddy qui est ici la vedette, un personnage roublard comme on les aime dans les romans de Vance. Dès la première page, Paddy essaie de voler le secret de l’ultrapropulsion. Mais pas de chance pour lui, la bombe qu’il fait exploser va aussi permettre aux instances policières de lui mettre le grappin dessus.

Bien que les terriens aient colonisé une partie de l’espace et qu’ils ont mis au point l’ultrapropulsion grâce à Langtry, ils n’en sont pas les maitres. Les colonies dirigées par les cinq fils de Langtry sont devenues autonomes et ont pris une avance technologique par rapport à la Terre. Les terriens sont considérés comme une race inférieure par les cinq races issues des fils de Langtry.

Bien qu’étant prisonnier et promis à une belle mort, Paddy se retrouve embarqué dans un évènement de première grandeur : la réunion annuelle des cinq dirigeants (Shaul, Koton, Kudrhu, Loristanais, Badau). La réunion se tient sur un astéroïde disposant d’une gravité artificielle et d’un champ de force qui retient l’air. Le caillou qui fait à peine une soixantaine de mètres de long accueille les cinq dirigeants, fils de Langtry. Ils détiennent chacun un bracelet d’or dans lequel se trouve une partie du secret de l’ultrapropulsion. Du moins, c’est ce que Paddy croit dès le début. Il est enchainé auprès des cinq chefs et a pour mission de jouer les traducteurs. Pour chacune des paroles d’un membre, il doit les traduire dans la langue des quatre autres. Si cette réunion se termine sans incident, c’est aussi la fin pour Paddy. Son rôle de traducteur s’arrête là et sa vie n’a plus aucune valeur. Alors qu’il doit être emmené pour être exécuté, il parvient à s’échapper sur ce petit petit caillou perdu dans l’espace, puis à couper la gravité et par extension l’atmosphère. Le résultat c’est que toutes les personnes présentes sur l’astéroïde meurent asphyxiées, sauf Paddy. C’est-à-dire, aussi les cinq fils. Paddy arrive à se sauver et récupère le bracelet que chaque fils possède. Lors de la réunion, ils se sont échangé leurs bracelets de telle manière qu’une certaine rotation soit maintenue. Paddy a récupéré les bracelets, puis s’est enfui avec une navette spatiale, avant de regagner un monde où il pourrait changer d’identité et refaire son portrait. Il va se faire aider par Fay, une femme qui est un agent terrien, qui lui courait après et qui est chargée de le ramener sur Terre ainsi que le secret de l’ultrapropulsion. A deux, à bord du vaisseau de Fay, ils vont se lancer dans une quête aux indices technologiques. L’aventure de monde en monde est ici accompagnée d’un brin d’humour et d’une bonne dose d’actions.

Ce roman est rythmé. Pas de temps mort. À partir d’une énigme principale, Paddy et Fay vont devoir parcourir une partie du secteur galactique dans lequel ils se trouvent, et retrouver les informations nécessaires au rébus que Langtry a un jour inventé qui révèle le secret de l’ultrapropulsion. Chaque énigme est prétexte à voyager sur un nouveau monde où les humains se sont établis et ont légèrement changé de physionomie. Au fil des générations, leurs corps se sont adaptés à chaque environnement planétaire.

On retrouve un schéma classique chez Vance qui consiste à poser un problème, y réfléchir et le résoudre en se déplaçant et agissant. C’est simple et efficace, car le lecteur n’a pas le temps de s’ennuyer. Il passe d’un problème à l’autre, sans avoir à comprendre des plans derrière des plans.

Je suis content de chroniquer ce livre qui date de 1950, car Jack Vance fait partie de mes auteurs préférés. Et ce livre qui date de l’âge d’or démontre encore une fois que la science-fiction c’est aussi de l’aventure, du danger, de l’épique, et pourquoi pas du picaresque. Un bon Jack Vance, que je conseillerai à tous ceux qui recherchent un livre de science-fiction pas trop épais, qui va à l’essentiel et que le lecteur aura difficile à quitter avant la dernière page. Il faut juste lire le livre en tenant compte du contexte dans lequel il a été écrit. Un Jack Vance sympa, à lire ou relire. En tout cas, un bon moment de lecture.

Les cinq rubans d’or, Jack Vance, ActuSF, 2013, 232 pages, illustrateur Rodolpho Reyes

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