Utopiales 2011 : l'anthologie officielle

Le festival des Utopiales poursuit ses anthos annuelles avec bonheur. En effet, ce dernier crû appartient aux meilleurs, du moins pour l’essentiel. Sept nouvelles, des auteurs connus, et de belles joies de lecture.

A commencer par le très jouissif Le Radeau du Titanic de James Morrow, décidément habitué des dérives maritimes (rappelons-nous le fameux En remorquant Jehovah). Où les rescapés du naufrage de 1912 fondent une république…

Roland C.Wagner nous surprend toujours. Dans Le train de la réalité (fragment), il faut passer sur le langage argotique pour découvrir une nouvelle fascinante, branchée sur la musique d’aujourd’hui. Wagner étant grand mélomane, comme chacun le sait. Norbert Jermagnan est un jeune auteur plus que prometteur, et son Invention du hasard, assez glauque, promet en effet. Lignes parallèles, étrange récit de gémellité, démontre le talent fou de Tim Powers.

Le plus beau texte du recueil est probablement Salvador de Lucius Shepard, décrivant une terrible épreuve de guerre civile en Amérique centrale : c’est prodigieusement bien écrit et d’une atmosphère suffocante autant que cruelle. Un petit chef-d’œuvre. Ces anthologies de festivals ont beau être “de circonstance”, en voici une à marquer d’une pierre blanche pour la qualité des textes retenus.

Utopiales 2011, Actusf Les trois souhaits, Chambéry, couv. de Greg Broadmore, 232 p., 12 euros.