Jeune homme superflu (Un)

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Parfois, certains livres vous retiennent alors qu’il vous semble que leur contenu est vide. Finalement c’est la construction réussie de ce vide qui justifie sa lecture. J’avais connu cela avec L’ennui de Moravia.

 

Ce « jeune homme superflu » est un homme d’aujourd’hui, celui qui ne trouve pas sa place dans la société, le célibataire par défaut, le chômeur par manque d’emploi (et un peu manque de dynamisme), le coloc par manque de sous. Bref, monsieur-tout-le-monde avec une obsession : ne pas se faire remarquer ! Rester superflu, surtout ne pas devenir nécessaire ou indispensable, incontournable.

 

Sous la forme d’un journal, avec des sujets qui passent du coq à l’âne, un regard plein d’humour sur sa propre négligence, on lit de petits instantanés de la vie d’un adulescent, comme on dit, un de ces adultes qui ne comprend pas quel intérêt il y a à grandir et à assumer sa vie.

 

L’usage du « tu » interpelle le lecteur, le mêle intimement à l’auteur et évite la séance d’auto-psychanalyse et ses lourdeurs.

 

A lire par petites doses, pour ne pas se laisser envahir par l’esprit « à quoi bon » et conserver sa capacité à percevoir le second degré.

 

Un jeune homme superflu par Romain Monnery, Au diable vauvert

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