Trois jours de Pompéi (Les)

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Il y a un peu plus d’un an, je vous entretenais d’Empire, « un fabuleux voyage chez les Romains avec un sesterce en poche », ce livre remarquable d’Alberto Angela. Cet ouvrage rare m’avait fort diverti. Ce parcours de découverte des mille et une facettes de l’Empire m’avait fasciné.

 

Ce même auteur publie un deuxième ouvrage, plus ciblé : l’anéantissement d’Herculanum et de Pompéi en 79. Comme le précédent, le livre se situe entre essai et roman. Suivant quelques personnages, importants ou non, Angela nous prend par la main et nous fait partager la vie de Romains vaquant chacun à leurs occupations. Et cela de 53 heures avant l’éruption jusqu’à quatre jours après. Comme dans Empire, c’est l’occasion de décrire de près la vie quotidienne, non plus dans cet immense territoire, ce qui conduit à des généralisations, mais, tout simplement, dans une ville de Campanie, connue pour sa richesse. Quartier par quartier, profession par profession, Pompéi est analysé.

Je vous recommande les graffitis vus sur les murs : certains ne sont pas piqués des vers. Nous suivons Rectina, une belle aristocrate, amie de Pline l’Ancien. N’oublions jamais que c’est grâce à son neveu, Pline le Jeune, que nous possédons la plus extraordinaire – et unique – recension du cataclysme qui engloutira son oncle. Au fil des chapitres, l’auteur fait défiler le quotidien des Romains : grâce à son talent, on se plonge dans leur société, on s’y immerge. Le Forum, bien sûr, mais aussi les repas dans les villas somptueuses, les grandes fermes en périphérie, les auberges et restaurants (sans oublier les casinos et les lupanars). Magnifique résurrection de la civilisation romaine à son apogée. Mais, n’oublions pas que nous sommes à Pompéi. Dans un mouvement d’ellipse soudain, l’auteur arrive à l’éruption fatale (« Pétrifiés de terreur » p. 333), qu’il décrit admirablement. Là, c’est l’aspect roman qui prédomine, tragique autant que poétique.

 

Concluons avec ces belles phrases : « L’émotion nous submerge quand on songe à toutes les souffrances qu’ont dû endurer tous ces Pompéiens condamnés à mort. C’est pourquoi un profond respect s’impose lorsque l’on se trouve devant leurs ‘corps’, même si l’on n’en voit que des moulages. »

 

Alberto Angela, Les trois jours de Pompéi, Éditions Payot & Rivages, 2017, 475 p., 24 euros.

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