Tombeau d’Ayerdhal
Cette année 2015 vient, une fois de plus, d’enlever à la communauté littéraire et SF française un de ses piliers les plus importants. Yal Ayerdhal, né le 26 janvier 1959 à Lyon, a succombé hier matin 27 octobre 2015 au cancer qui le rongeait depuis des années.
Il laisse, dans cette communauté, un trou énorme, non seulement du fait de son œuvre inachevée, mais aussi et surtout du fait de sa présence chaleureuse et active, et de ses combats, en particulier pour la défense des droits des auteurs. Comment aller à un festival, par exemple les Utopiales demain, et se dire que Yal ne sera plus parmi nous pour partager les bons et les moins bons moments, et en particulier les combats ?
Il avait débuté sa carrière d’écrivain au Fleuve Noir avec plusieurs séries de romans : La bohème et l’ivraie, Mytale, Demain une oasis, Cybione, Le chant du drille ; puis, chez J’ai Lu, L’histrion, Sexomorphoses, Parleur ou les chroniques d’un rêve enclavé... des romans où l’imagination très riche servait un engagement politique anarchiste sans tomber le moins du monde dans le dogmatisme ou le propagandisme. Depuis quelques années ses nouveaux romans, aussi bien que les rééditions de ses anciens titres, paraissaient au Diable Vauvert. Certains de ses titres récents, à cheval entre SF et thriller mais diffusés sous la seconde étiquette, lui avaient apporté une réelle notoriété hors du milieu SF, s’ajoutant aux nombreux prix reçus (Grand Prix de l’Imaginaire, prix Ozone, Prix Tour Eiffel de science-fiction, Prix Michel Lebrun, Prix Rosny aîné). Sans oublier le prix Cyrano reçu en 2011 pour l’ensemble de son œuvre.
À cette œuvre qui restera inachevée, en particulier son dernier roman en cours, Kwak, du cycle de Cybione, s’ajoutait sa participation à tous les combats, et en particulier celui pour la défense des droits des auteurs sans cesse remis en cause par éditeurs, distributeurs, et même les hackers. Il avait créé le groupe Le droit du serf et participé à la résurrection de l’ancien Syndicat des Écrivains de Langue française pour lutter contre les spoliations en cours. Sans oublier son soutien aux luttes de différents groupes (LGBT, Grèce, etc.). Et le couple merveilleux qu’il formait avec Sara Doke, dont nous partageons tous le chagrin aujourd’hui.
Ajouter un commentaire