Time salvager
La Terre n'est plus qu'un champ de ruines que l'humanité a déserté pour s'établir dans le système solaire. Sa survie repose sur les ressources que les chronmen, des voyageurs du temps, vont régulièrement chercher dans le passé. James est l'un des plus anciens et des meilleurs, mais ces sauts dans le temps ne sont pas sans conséquences sur sa santé morale et physique.
Une ultime mission lui est confiée : effectuer une récupération sur la plateforme Nutris, juste avant l'explosion qui va ravager la Terre. Les chances de réussite sont maiges mais la retraite assurée.
James accepte et est envoyé en 2097 où il rencontre Élise, une jeune biologiste. Qu'il sauvera en la ramenant dans son présent, brisant ainsi la première et la plus importante des Lois Temporelles.
Premier tome d'une duologie, dont la suite n'est pas encore parue en France, Time salvager est un roman assez sombre. Wesley Chu n'a aucune confiance dans les capacités de l'humanité à échanger, évoluer dans le bon sens et devenir - enfin - responsable. L'avenir qu'il nous présente ne fait pas envie du tout !
On est au 26e siècle, l'humanité meurt à petit feu, de sa propre faute et ne peut que se languir des technologies passées, perdues à jamais. Au lieu de chercher à s'en sortir par elle-même, elle ne trouve rien de mieux que de se livrer au pillage des ressources du passé, dans des missions de récupération qui mettent en péril aussi bien le passé que le présent ou l'avenir.
C'est toujours risqué de raconter des histoires de voyages dans le temps, en raison des paradoxes que cela implique. Wesley Chu s'en sort brillamment, en ne laissant rien au hasard. Cet aspect purement SF du livre est excellent, par l'habile tricotage qu'il fait des différents voyages, ainsi que par la description oppressante de tout ce qu'il imagine entre le 21e et le 26e siècle. À aucun moment les sociétés humaines ne trouvent grâce à ses yeux, hormis peut-être la période Nutris, noeud de l'intrigue et catalyseur de tout ce qui va survenir.
Du moment où James rencontre Élise, le roman bascule dans un récit d'aventures assez classique, au schéma narratif vu et revu, et aux péripéties souvent prévisibles. Malgré cela, il n'est pas difficile de s'enthousiasmer, aussi bien en raison de la plume efficace de Wesley Chu que par tout ce qu'il glisse ici et là sur l'égoïsme, la cupidité, la soif de pouvoir... de ses congénères.
Et puis arrive la fin. Abrupte, qui laisse presque une sensation de bâclé tant elle tombe en laissant quantité de questions sans réponses. Cela a gâché ma lecture a posteriori. Jusqu'à ce que, en fouillant sur internet, je découvre qu'un second tome existe.
Grosse erreur de Pocket de ne le mentionner nulle part ! Cette information change totalement la donne, puisqu'on peut espérer que la suite apporte les réponses. Je l'attends avec impatience.
Time salvager de Wesley Chu, Pocket, ISBN 978-2-286-33727-4, 10,80 €