Terminator Renaissance

Il faut sauver le soldat Reese

Après James Cameron et Jonathan Mostow, c’est maintenant au tour de McG de reprendre les commandes de la mythique saga, qui commença il y a maintenant déjà 25 ans et fit date dans l’histoire de la SF en raison de l’innovation de ses effets spéciaux (plus particulièrement le T-1000 de Terminator 2 : Le Jugement Dernier), afin de lui redonner un nouveau souffle dans l’idée d’engendrer une nouvelle trilogie.

Bad times

14 ans après le Jugement Dernier, Skynet domine le monde et accroît encore son pouvoir. Pour les humains, la situation est devenue intenable et leur survie au quotidien est de plus en plus critique car leurs réserves sont épuisées et ils sont constamment traqués par une armée de Terminators sans pitié qui ont été créés par Skynet. Seuls les membres de la Résistance sous les ordres du Général Ashdown ont encore le courage de combattre l’ennemi et l’espoir renaît enfin lorsqu’ils pensent avoir trouvé un moyen de mettre les machines hors d’état de nuire mais il leur faut encore aller le tester sur le terrain pour vérifier son efficacité.

La mémoire dans la peau

Marcus Wright se réveille dans cet univers post-apocalyptique sans savoir ni comment, ni pourquoi il est arrivé dans ce monde. Son dernier souvenir est celui d’avoir été condamné à mort pour un crime et d’avoir reçu l’injection létale en 2003. Alors qu’il était dans le couloir de la mort, il a reçu la visite du Dr Serena Kogen, une éminente scientifique travaillant au sein du département génétique de Cyberdine Systems, qui l’avait convaincu de faire don de son corps à la science afin de faire progresser ses recherches. Errant dans ce monde étrange et inconnu, Wright est sauvé in extremis d’une attaque d’un Terminator par un jeune homme, dénommé Kyle Reese, accompagné de Star, une fillette de 9 ans qui est plongée dans un mutisme consécutif au traumatisme de la guerre. Depuis lors, elle possède le don surprenant de sentir la présence des Terminators.

La chasse à l’homme

Reese vit au jour le jour, croisant parfois la route d’autres survivants pas toujours très bien intentionnés à son égard. Alors qu’il est traqué par les machines, il écoute les messages diffusés à la radio par un dénommé “John Connor” et il rêve de rejoindre la Résistance. Il ignore toutefois que Connor est à sa recherche tout comme Skynet et n’a aucune idée du rôle crucial qu’il sera amené à jouer dans le futur. Wright, Reese et Star se retrouvent séparés lorsqu’ils sont pourchassés par une escouade de différents Terminators. Reese et Star sont finalement capturés par un Harvester puis enfermés dans un Transporteur, chargé de les conduire en compagnie de nombreux autres prisonniers humains dans les laboratoires secrets de Skynet. Seul Wright est arrivé à leur échapper et il sauve même la vie de Blair Williams, une femme pilote de jet A-10 qui a été contrainte de s’éjecter après avoir tenté de les aider. Elle va le conduire au QG de la Résistance.

L’homme de fer

Sur le chemin les menant au QG, Wright est malheureusement blessé par une mine. Conduit aux avant-postes de la Résistance, il est soigné par Kate Connor, la femme de John devenue médecin après le Jugement Dernier. Elle est la 1ère à découvrir les terribles modifications subies par le corps de Wright. En effet, ce dernier a été transformé en un modèle de Terminator encore inconnu jusqu’ici : un hybride doté d’un cœur, d’un cerveau et d’une enveloppe humaine mais son ossature est désormais faite de métal et on lui a également implanté un second cortex permettant à Skynet de pouvoir le manipuler. Totalement ignorant de ces transformations, Wright est sous le choc et réalise alors que son exécution n’était qu’un prétexte pour lui faire subir cette transformation à son insu. Il se sent malgré tout toujours humain mais, hormis Williams à qui il a sauvé la vie, tous les autres le considèrent comme un ennemi qui a probablement été programmé depuis, longtemps par Skynet pour infiltrer la Résistance. Williams décide alors de s’opposer malgré tout à Connor et de se fier à son propre jugement en aidant Wright à s’échapper.

Le cœur des hommes

Décontenancé par les derniers évènements survenus (la capture de Reese par Skynet, la mystérieuse apparition de Wright, la révélation de ce qu’il est), Connor pense que la Résistance devrait changer radicalement de stratégie ce qui le met, du coup, en désaccord avec son leader, le Général Ashdown. Le temps presse et le seul moyen de pouvoir sauver la vie de Reese (et donc à terme l’avenir de l’Humanité toute entière) est d’aller le récupérer chez Skynet avant qu’il ne soit trop tard. Compte tenu des circonstances, Wright semble être le seul capable d’arriver à infiltrer le réseau, Connor va donc devoir lui faire confiance et remettre en question toutes ses certitudes. En pénétrant dans l’antre de leur ennemi, Wright et Connor vont découvrir un terrible secret.

Le nouveau monde

La 1ère trilogie se déroulait dans le présent (à l’exception de quelques séquences qui nous montraient le futur) au sein d’un environnement familier, la trilogie s’achevant sur l’attaque nucléaire qui détruisit le monde tel que nous le connaissons. Pour ce 4ème volet qui est le prologue d’une nouvelle trilogie, l’action se déroule, cette fois-ci, en 2018 (à l’exception de la scène d’intro qui se déroule en 2003) et nous plonge dans un futur sombre et post-apocalyptique au cœur d’un monde dévasté fait d’étendues arides, jonchées de carcasses de véhicules abandonnés, et où on trouve encore parfois des ruines de quelques bâtiments (on se croirait dans Mad Max). L’intrigue se situe donc environ une décennie avant que Reese, qui n’est encore qu’un tout jeune homme, ne soit envoyé dans le passé par Connor. Les conditions de vie des survivants du Jugement Dernier s’avèrent être, de plus en plus, critiques et le fonctionnement de la Résistance n’en est encore qu’à ses balbutiements.

The machinist

Le Jugement Dernier n’a malheureusement pas pu être évité et la Terre n’est plus la même depuis lors. McG nous livre ici une vision crue et très réaliste du nouveau monde post-apocalyptique dans lequel les humains tentent désespérément de survivre alors qu’ils sont pourchassés sans relâche par un ennemi impitoyable : Skynet et son armée de Terminators. La catastrophe nucléaire a eu pour conséquence d’endommager sévèrement la couche d’ozone et le ciel revêt désormais une couleur différente. Pour donner ce rendu si particulier, McG a utilisé un nouveau procédé mis au point par Technicolor (la pellicule contient une teneur en argent trois fois plus concentrée que d’habitude ce qui permet lors du développement de désaturer les images, de ternir les couleurs tout en approfondissant les noirs).

Avec Terminator Renaissance McG nous livre un pur et dur action movie futuriste très efficace qui regorge d’une multitude de scènes survitaminées, plus impressionnantes les unes que les autres, où fusillades, courses-poursuites et explosions sont légion (la destruction de la station-service, le crash de l’hélicoptère dans lequel se trouve Connor, etc). Mis en valeur par un casting hors pair, ce combat de David contre Goliath que les survivants livrent contre les machines et qui semble pourtant perdu d’avance est l’occasion de découvrir différentes sortes de Terminators (T-600, T-800, Hunter-Killer, Aerostat, Harvester, Moto-Terminator, Hydrobot, sans oublier Marcus Wright), tous plus redoutables les uns que les autres, chaque modèle ayant son domaine de prédilection (air, eau, sol).

Reste le scénario qui, s’il s’inscrit effectivement dans la droite ligne de la saga et aborde différents thèmes (celui du choix et du libre arbitre, ce qui définit l’être humain par rapport à la machine même la plus perfectionnée soit-elle, l’inéluctabilité ou pas du futur, etc), nous laisse parfois sur notre faim en ne faisant qu’effleurer certains sujets (la façon dont la Résistance s’est créée, les motivations réelles du Dr Serena Kogen, …). Quant aux puristes, ils ne pourront malheureusement pas éviter de relever les diverses invraisemblances et d’incohérences relatives aux précédents épisodes et aux sempiternels problèmes de paradoxe temporel. Avec un budget avoisinant les 200 M$, Terminator Renaissance nous offre du grand spectacle très fun avec une pléthore d’effets visuels et spéciaux, d’animatroniques, de prothèses et de maquillages spéciaux, tous étant très impressionnants et particulièrement réussis.

Terminator Renaissance

Réalisation : McG

Avec : Christian Bale, Sam Worthington, Anton Yelchin, Moon Bloodgood, Bryce Dallas Howard, Helena Bohnam Carter, Common

Sortie le 3 juin 2009

Durée : 1 h 48