Tambours du dieu noir (Les)
La fantasy uchronique est désormais une branche assez fréquentée de la SF, et le principal intérêt de ces nouvelles, car le livre en contient deux, dont la seconde L’étrange affaire du djinn du Caire, rentre dans un cycle auquel appartient un autre volume, en est l’écriture par un auteur nouveau. Et l’idée de la nouvelle principale du volume, un monde dans lequel Haïti a obtenu son indépendance grâce à l’aide des dieux du vaudou, et La Nouvelle Orléans est un état indépendant des États-Unis, par ailleurs éclatés depuis la guerre de Sécession, est présentée de manière convaincante par un auteur afro-américain. L’héroïne, gamine des rues répondant au pseudonyme de La Vrille, par ailleurs habitée par la déesse Oya, vient de découvrir un complot visant à détourner l’arme des Haïtiens contre la ville libre où elle habite et va, avec l’aide de la Capitaine Ann-Marie, essayer de les en empêcher.
La seconde nouvelle, présentant une Égypte du vingtième siècle en relation avec d’autres univers, en particulier celui des djinns, et une enquête dans ce monde d’une enquêtrice du ministère de l’Alchimie, des Enchantements et des Entités fantastiques et surnaturelles, est moins surprenante pour le lecteur français qui connait Lasser, détective des Dieux. Mais bien sûr l’Égypte de P. Diéli Clark n’est pas la même, et l’enquête de Fatma El Sha’arawi ne décevra pas le lecteur même déjà habitué à l’Égypte, d’autant plus que, dans cette histoire s’ouvre une porte vers un autre univers connu des amateurs de SF...
Des mondes originaux, des histoires d’aventures fantastiques, sans message caché... c’est de la bonne science-fiction... J’attends le second volume annoncé par L’Atalante...
Les tambours du dieu noir, de P. Diéli Clark, traduit par Mathilde Montier, L’Atalante, coll. La Dentelle du Cygne, 2021, 137 p., couverture de Benjamin Carré, cat. 2, ISBN 979-10-3600-074-4