Summerland
Le deuil appartient au passé. Le meurtre est obsolète. Mourir n’est qu’un début.En 1938, la mort n’est plus crainte, mais exploitée.Depuis la découverte de l’au-delà, l’Empire britannique a étendu son emprise jusqu'en Summerland, un lieu uniquement peuplé de personnes récemment décédées. Cependant, la Grande-Bretagne n’est pas la seule à vouloir exercer une mainmise sur la vie après la mort. Les Soviétiques ont des espions en Summerland et disposent des moyens technologiques pour créer leur propre dieu.Lorsque Rachel White, agent du SIS, obtient des informations sur une taupe soviétique, elle donne l’alerte, mettant sa carrière en péril. L’espion en question a des amis haut placés, et elle va devoir agir en solo si elle veut le coincer.
Mais comment attraper quelqu'un qui est déjà mort ?
Chronique d'une rencontre ratée.
Alléchée par le résumé, qui me semblait promettre un John Le Carré à la sauce SF, je me suis lancée dans Summerland. Dès les premières pages, on est déstabilisé par le choix narratif de l'auteur, mais ça peut faire du bien de se laisser bousculer de temps en temps ! En effet, tous les éléments "bizarres" et inventés de cette Angleterre de 1938 sont livrés tels quels, sans explications. De la même façon que personne ne s'attend à avoir des explications sur ce qu'est une pomme si le personnage en mange une, l'auteur nous laisse patauger avec des notions qui ne correpondent à rien pour nous (Summerland, cour d'été, ectophones...). Comme si tout cela faisait partie de la normalité et ne nécessitait nullement d'être explicité. Il saupoudre petit à petit les éléments de son invention au fil du texte et il m'a rapidement perdue.
Autant les 30 premières pages pouvaient être acceptables, on se dit que l'explication ne saurait tarder, autant cela devient lassant après 50. Surtout que l'intrigue a tendance à piétiner. J'ai tenu jusqu'à la moitié du roman avant de jeter l'éponge.
J'ai eu la sensation de contempler une scène à travers une vitre, assistant aux gesticulations de gens dont je ne comprenais ni les motifs ni la raison de se trouver là. Peut-être ne suis-je pas assez pointue en SF.
Summerland de Hannu Rajaniemi, chez Actu SF, ISBN 978-2-37686-475-2, 20,90 €