Special BIFFF 2011 : Prey (ou La traque) de Antoine Blossier

Réalisateur: 

Imaginez un instant qu’en lisière de forêt, vous retrouvez des cerfs se suicidant sur des clôtures électrifiées et que vous découvrez dans leurs chairs des dents de sangliers hors normes, que feriez-vous ? Les héros du film, bons fermiers sans peur, vont s’enfoncer dans la forêt pour se dégoter une nouvelle tête de sanglier à mettre au mur. On se retrouve avec le vénéré paternel (Fred Ulysse), le fils qui a suivi ses traces (Joseph Malerba), le fils qui tient l’usine chimique à deux pas (François Levantal) et le copain citadin (Grégoire Colin) de la sœur (Bérénice Béjo). Effectivement on comprend vite que les produits chimiques de l’usine ne sont pas pour rien dans cette faune devenue folle et dans ce (ou ces) sangliers complètement timbrés et génétiquement déformés vont vite faire comprendre à notre petite bande que ce sont eux les proies maintenant. Chacun se révèlera alors sous son vrai jour.

 

Encore un film avec peu de moyens, mais français cette fois-ci. Et Antoine Blossier ne s’entoure pas de n’importe qui : Erich Vogel de Mad Movies au scénar’, de Bérénice Béjo (OSS 117) ou encore François Levantal (gueule du ciné français à la carrière immense) devant l’objectif. Assaisonnez-le tout avec plein d’idées bien foutues et du suggestif à revendre, une bande son qui déchire, plus un script original… petite perle du cinéma de genre ? Presque.

Tout d’abord, le fait de ne pas nous montrer la bête entièrement est une bonne chose, rendre l’image épileptique pour ne pas le voir, on aime moins. Deuxièmement, la scène d’introduction ne nous fait pas rentrer dans le film et l’on doit attendre une bonne demi-heure avant d’être happé par l’horreur du film. Troisièmement, la trame est peut-être un peu trop prévisible. On savait dès le début comment la suite allait se dérouler, le premier tué, le deuxième, le mec qui va craquer, le citadin pas si faiblard que ça finalement, etc.

 

Blossier s’est donc entouré d’une belle cour de professionnels, il regorge aussi de très très bonnes idées malgré un budget serré. L’histoire est assez originale et la tension suggestive est bonne. Malheureusement un cadre trop épileptique et nauséeux et une trame trop prévisible gâchera un peu le plaisir, mais pas celui de retrouver Blossier à nouveau derrière la caméra ! N.B. : Le film nous a été présenté sous le nom « Prey », il sera exploité sous le titre « La Traque » à cause d’une autre sortie intitulée « La Proie » avec Albert Dupontel aussi cette année au BIFFF.

Extraits Allocine : http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19197847&cfilm=136335.html

Sections: 
Type: