Sous le soleil de cendres
Comme le rappelle la préface, ce livre est issu d’un projet de collaboration multi-auteurs, Les Voies de l’Utopie, initié par Jean-Marc Ligny, qui devait montrer une voie d’utopie post-cataclysmique, avec deux contraintes : la nouvelle société plus respectueuse de l’humanité et de l’environnement s’appellerait L’Instance et l’héroïne serait une enquêtrice de l’Instance nommée Lyla Tranh Dinh.
Seul ce roman a été réalisé. Si la base de l’histoire est donc due à Jean-Marc Ligny, Claire et Roger Delmas lui ont donné son cadre, les paysages méditerranéens et plus précisément la région occitane, ici appelée Haute Occitanie, et la ville de Teixat où arrive Lyla pour une enquête sur des meurtres de savants, chose exceptionnelle dans ce monde à la fois intensément collaboratif et complètement surveillé par l’Instance. Mais cette région dont un des administrateurs est un ami du père de Lyla, Erad Guzlan subit régulièrement des attaques météorologiques ou mentales liées à la montagne locale, l’Orri, qui a porté au cours du Siècle Noir un centre de recherches militaires dont l’effet nocif se fait encore sentir. Et, depuis peu, est apparu un problème nouveau, un « soleil de cendres » qui monte dans le ciel certaines nuits, accompagné de troubles psychologiques et de vagues de violence. L’enquête de Lyla va déraper et elle découvrira la face sombre de son monde. Et un autre...
Pendant un moment je me disais que trop c’est trop, que le parcours initiatique de Lyla se déroulait d’une façon trop régulière, qu’il n’était pas crédible que les attaques qu’elle surmontait fussent dosées exactement de façon à ce qu’elle les surmonte. Mais il y a à cette apparente obéissance du destin des explications qui tiennent à ce que Lyla n’est pas seule, que nul ne veut sa défaite et que certaines aides justifieront qu’elle surmonte les obstacles et termine son enquête.
Un roman intéressant, lisible aussi par des amateurs anciens du roman post-catastrophique.
Sous le soleil de cendres, par Claire et Roger Delmas, Scrinéo, 2017, 309 p., couverture de Benjamin Carré, 21€, ISBN 978-2-3674-0532-2