Soucoupes volantes et extraterrestres
Il y a de cela quelque temps, sur un forum, j’ai lancé la discussion suivante : peut-on encore écrire des histoires de soucoupes volantes en 2006 ? Je dois avouer que d’après les réponses, les avis étaient partagés, et que beaucoup affichaient un certain scepticisme. Eh bien moi, je vous déclare tout net que je ne suis ni partagé ni sceptique. En effet, à cette question, je réponds ouvertement par oui.
Imaginez quelqu’un se promenant sur une plage par une belle nuit d’été, ou tout simplement sortant son chien le soir à une heure avancée, et apercevant en levant les yeux au ciel, quelque chose qui pourrait bien être une soucoupe volante. Je suis prêt à parier n’importe quoi que la personne en question se retrouverait complètement chamboulée. Et imaginez que plusieurs personnes aient vu la même chose, eh bien, le lendemain, toute la ville en parlerait et serait sur le qui-vive. Ce qui est vrai pour le réel l’est pour l’imaginaire, car selon l’expression consacrée, la réalité peut toujours dépasser la fiction. Et les histoires de soucoupes volantes ont toujours passionné, intrigué, bref créé un réel attrait. On parle de soucoupes, car d’après ceux qui assurent en avoir vu, c’est bien cette forme que présentait la mystérieuse apparition ; et bien que cette forme circulaire ne nous soit pas fondamentalement étrangère, elle possède toutefois une particularité, un esthétisme que l’on pressent comme ne pouvant appartenir qu’à l’ailleurs. Ce n’est ni un avion, ni une fusée, ça échappe à notre environnement, à notre quotidien.
Et forcément, qui pense soucoupe, pense petits hommes verts, du moins extraterrestres. L’Humanité a toujours eu une attitude mitigée par rapport à des êtres venus d’un autre monde. Elle a toujours éprouvé de l’attrait, mêlé à une bonne dose de crainte. Que sont-ils ces gens-là s’ils existent ? Que feront-ils s’ils viennent un jour jusqu’à nous ?
En 1898, Maître Wells a répondu de façon absolument alarmante. Dans son roman « La guerre des mondes », les Martiens, puisqu’il s’agissait d’eux, étaient franchement belliqueux, et s’en prenaient aux Terriens, et plus exactement aux Anglais, à grands coups de Rayons Ardents, ne laissant pas beaucoup de chances à ceux qu’ils envahissaient. Mais il faut voir aussi dans ce roman, un pamphlet commis par Wells contre l’Angleterre impérialiste. Comme on l’a vu précédemment, H.G. Wells ne laissait pas vraiment ses convictions politiques dans sa poche. En tout cas, heureusement pour les Terriens, dans le roman, les Martiens ont contracté une de nos bien mauvaises maladies, et c’en a été fini d’eux. Remarquez, il n’est pas impossible qu’une telle chose ait lieu, si d’aventure des extraterrestres nous rendent visite, même avec les meilleures intentions. Preuve que le roman de Wells ne fait pas dans le détail, son adaptation radiophonique, réalisée par Orson Welles en 1938, a semé un vent de panique parmi la population américaine, beaucoup croyant vraiment que les Martiens s’en prenaient à la Terre. Enfin, de nos jours, peut-être ne nous affolerions-nous pas aussi vite ; mais ce n’est pas sûr.
Autre adaptation du roman, au cinéma cette fois, le film très réussi de Byron Haskin de 1953.
Mais ce qui reste peut-être comme un must en matière d’extraterrestres, est la série culte « The Invaders », apparue en France dans l’après Mai-68 sous le titre « Les envahisseurs ». Et tout aussi mythique est devenu le protagoniste de cette série, Mr David Vincent, alias Roy Thinnes.
« Maintenant, David Vincent sait que les Envahisseur sont là, qu’ils ont pris forme humaine, et qu’il lui faut convaincre un monde incrédule que le cauchemar a déjà commencé… »
Ce leitmotiv a donné le ton à la série, servant à l’identifier, autant que les extraterrestres qui présentaient la particularité d’avoir l’auriculaire raidi. Je me souviens que je n’en ratais aucun épisode, et quelque chose m’a toujours dit que ce n’était peut-être pas que de la fiction.
Autre exemple de la venue d’extraterrestres : « Signes », le film avec Mel Gibson. Des signes étranges apparaissent dans des champs de maïs, et au final, on voit débarquer des hommes verts. Je salue Night Shyamalan, le réalisateur du film, qui a osé revisiter ce concept, et bien lui en a pris, puisque le film a eu du succès.
Qu’elles s’appellent OVNI, UFO ou autre, les soucoupes volantes continueront de fasciner, et ce n’est pas les rapports (comme celui de l’armée américaine dans les années 50), concluant qu’elles n’existaient pas, qui y changeront quelque chose. D’ailleurs le fait que l’on ait toujours contesté la réalité de ce phénomène contribue justement à le rendre attractif.
Quant aux extraterrestres, viendront-ils un jour ? Ils sont peut-être au-dessus de nous, tapis dans leur vaisseau comme dans le récent roman « Le vaisseau des voyageurs » de Robert Charles Wilson. Nous en croisons peut-être chaque jour dans la rue, seulement, ils prennent soin de ne pas montrer leur auriculaire. En tout cas, qu’ils soient verts ou d’une autre couleur, s’ils débarquent enfin, ce sera, espérons-le, dans un but positif, comme par exemple sauver notre bonne vieille Terre bien menacée. Et s’ils n’apportent pas les moyens technologiques pour y parvenir, au moins seront-ils prêts à nous faire partager leur éventuelle grande sagesse.
À conseiller sur ce thème :
le roman « La guerre des mondes » de H.G. Wells - Gallimard (Folio Plus).
Le DVD du film du même titre datant de 1953 et réalisé par Byron Haskin.
DVD, volume 1 de la série « Les envahisseurs ».
DVD du film « Signes », 2002, réalisé par Night Shyamalan, avec Mel Gibson.
Novembre 2006