Somnambules (Les)

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Dans un petit village de Pennsylvanie, Shana surprend sa sœur, Nessie, quittant d’un pas résolu leur maison. Lorsqu’elle tente de l’intercepter, la petite fille ne réagit pas à sa présence. Mutique, absente, le regard vide, elle avance... Croyant à une crise de somnambulisme, Shana commence à la suivre. Rapidement, elles sont rejointes par un deuxième errant, frappé des mêmes symptômes que Nessie. Puis un autre. Bientôt, ils sont des centaines à converger vers la même destination inconnue, tandis que leurs proches, impuissants, leur emboîtent le pas. Très vite, cette mystérieuse épidémie enflamme le pays.

 

Aux côté du maître Stephen King, avec Le fléau, le thème du cataclysme mondial a été exploité jusqu’à plus soif par la littérature, le cinéma, la télévision et les jeux vidéo. Il faut donc avoir une fameuse paire de « cojones » pour se lancer dans l’exercice. Ce qui ne semble pas avoir rebuté Chuck Wendig, auteur dont vous pouvez retrouver avec plaisir tout l’univers (à condition d’être anglophile… même si Google Translate peut être votre ami !) sur son excellent blog : http://terribleminds.com/ramble/

 

Wendig n’a pas peur, parce qu’il a acquis au fil du temps et de nombreuses publications, une maîtrise de son art de l’écriture, du rythme et du traitement des personnages qui laisse le lecteur sans voix. Ce type, qui a publié, sans aucun doute, la meilleure trilogie inspirée de l’univers de Star Wars, pour ensuite se faire virer par Disney parce que ces prises de positions sur son blog manquait un peu de « retenue » est une vraie grenade narrative. Et tout au long du voyage qu’il vous propose dans Les somnambules, vous n’allez pas vous ennuyer une seule seconde. Parce que ce type ne semble avoir qu’un seul mode d’écriture : le pied au plancher.

 

Attention, n’allez pas pour autant imaginer qu’il empile les scènes d’actions, les dialogues à l’emporte-pièce ou une analyse de personnages sortie d’un manuel de stéréotypes. Que du contraire. En écrivant avec justesse, force et cœur, Wendig vous enserre dans une narration où, chose devenue rare, le destin des personnages vous passionnera autant que le devenir de l’humanité. Qui plus est, l’auteur ne prend jamais des gants et ne suit aucune règle dans le traitement de ses personnages. C’est bien l’histoire, la narration, sans ce qu’elle peut avoir parfois d’impitoyable, qui mène la danse. Pour reprendre une citation de Stephen King, expliquant la mort du jeune protagoniste d’une de ses romans : « Désolé pour vous, mais c’est comme ça. Dans la vie, parfois, les enfants meurent ».

 

C’est cette véracité des situations, des personnages, des relations et des actions posées par les uns et les autres qui fait de ce roman une perle dans ce monde où, de plus en plus souvent, les comités de lecteurs, les éditeurs, les auteurs même parfois, travaillent avec un œil rivé sur des tableaux marketing et des listes de sujets touchy à éviter.

 

Les somnambules est un livre-somme, une aventure à nulle autre pareille et l’œuvre d’un auteur dont on reparlera.

 

Les somnambules par Chuck Wendig, Éditions Sonatine

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