Solomon Kane

Réalisateur: 

Le Diable s’en mêle



Les guerriers de l’Enfer

L’action se déroule au XVIème siècle. A bord de leur galion, le Capitaine Solomon Kane et ses troupes écument les océans et laissent libre cours à leur inextinguible soif de sang pendant qu’ils combattent d’un continent à l’autre, au nom de l’Angleterre.
Lors de l’attaque d’une mystérieuse forteresse en Afrique du Nord, ses hommes se font décimer, un à un, par des créatures démoniaques ayant surgi de l’intérieur des nombreux miroirs disposés de chaque côté de l’antichambre de la Salle du Trône. Pendant ce temps-là, Kane se retrouve enfermé seul dans la Salle du Trône et confronté à l’envoyé du Diable venu des profondeurs de l’Enfer pour s’emparer de son âme corrompue. Trop imbu de sa personne pour se laisser capturer, Kane en appelle à Dieu et parvient à s’échapper. De retour en Angleterre, il renonce à toute violence et choisit de vivre en reclus dans un monastère en recherchant la rédemption dans la prière et la scarification mais son comportement bien trop “borderline” finit par inquiéter les hautes instances de l’Église qui lui demandent instamment de partir.

L’emprise des ténèbres

Sa nouvelle spiritualité ne tarde pas à être mise à rude épreuve lorsqu’il commence à errer comme un vagabond sur les routes de la campagne anglaise dévastée par des hommes diaboliques à la solde de l’Overlord, un terrifiant colosse masqué qui tente de réduire en esclavage toute la population du pays. Après avoir été sérieusement blessé par certains d’entre eux avec qui il avait refusé de combattre, Kane est alors recueilli et soigné par les Crowthorn, une famille de puritains originaires de Plymouth qui tente de quitter le pays.
Il décide alors de voyager en leur compagnie et finit par se lier d’amitié avec eux jusqu’à ce qu’une terrible tragédie l’oblige à faire de nouveau usage de ses compétences de guerrier émérite. Alors qu’il avait pourtant juré de ne plus jamais recourir à la violence, il rompt sa promesse après qu’il n’ait pu empêcher le massacre des Crowthorn et l’enlèvement de leur fille Meredith par les sbires de l’Overlord. Il n’aura alors de cesse de retrouver la jeune fille même si pour cela il doit y perdre son âme. Sa quête va le ramener sur les terres qui l’ont vu grandir jusqu’au château d’Axmouth où il réalise qu’un événement traumatisant de son enfance a permis à Malachi, un sorcier maléfique, et à l’Overlord de s’emparer de la région.

Au risque de se perdre

Le scénario, écrit par Michael J. Bassett, s’inspire de plusieurs histoires, écrites entre 1920 et 1930, par Robert E. Howard sur le personnage de Solomon Kane. Se déroulant dans une version fantastique de l’Angleterre du XVIème siècle infestée de toutes sortes de démons, de créatures fantastiques et de sorciers maléfiques, cette toute nouvelle histoire se concentre en grande partie sur les origines du personnage de Kane, sujet qui n’a pourtant jamais été abordé dans les romans, tout en faisant le maximum pour préserver l’intégrité de l’œuvre originelle.


Alors que le prologue africain avec ses galions voguant sur un océan déchaîné semblait pourtant de bonne augure, le scénario tarabiscoté ne tarde pas à partir dans moult directions tout en insistant (bien trop) lourdement sur l’aspect religieux des choses et tous les poncifs du genre (la crucifixion, la résurrection, le péché, le pardon, la rédemption, …) pour (re)définir de façon assez caricaturale l’éternelle bataille entre le Bien et le Mal. En exagérant les positions extrêmes du héros, il est dès lors bien difficile de “croire” qu’un mercenaire sanguinaire dont la cruauté sadique faisait même peur à ses hommes pourtant endurcis puisse devenir, du jour au lendemain, comme d’un “coup de baguette magique” un homme très pieux et vertueux. Du coup, la potentielle identification du spectateur au héros devient quasiment impossible. Par ailleurs, l’histoire est entrecoupée de digressions comme des rencontres avec divers personnages secondaires (comme la fillette recueillie pendant un temps par la famille Crowthorn qui cache bien son jeu ou encore le Père Michael, un prêtre au comportement pas très catholique qui cache un effroyable secret dans la crypte et les souterrains de son église en ruines) ainsi que de nombreux flash- back sur l’enfance de Kane servant à agrémenter une sous-intrigue complètement rocambolesque et au twist malheureusement archi-prévisible.

Alors que l’intrigue compile à foison toutes sortes de massacres de la population, de destructions, de pillages et autres exactions particulièrement sanglantes
(comme la scène de la crucifixion) se déroulant sous la pluie battante et dans la boue, on a en permanence une superbe photo bien trop léchée avec toute une palette de couleurs désaturées ce qui est assez incompatible avec la misère ambiante montrée à l’écran.

Comme il s’agit-là d’un pur “sword and sorcery movie”, l’histoire regorge d’éléments surnaturels, de sorciers maléfiques, de divers démons et autres créatures fantastiques. Un soin tout particulier a donc été accordé aux nombreux maquillages et prothèses en latex recouvertes ensuite de body paintings, de poussière, de sang et de poils (pour compléter l’ensemble, on a aussi utilisé des lentilles de contact et des dentiers garnis de crocs effrayants) ainsi qu’à la conception des créatures maléfiques (qui sont l’œuvre de Patrick Tatopoulos) et aux différents effets spéciaux. Malgré cela, rien ne renouvèle le genre tant l’impression de “déjà-vu” est ici présente, sans compter que la scène finale avec le combat entre le héros et le Démon du Feu, une gigantesque créature de plus de 7 mètres de haut surgie des Enfers pour emporter Kane, est expédiée en quelques minutes.

Solomon Kane

Réalisation : Michael J. Bassett

Avec : James Purefoy, Pete Postlethwaite, Rachel Hurd-Wood, Alice Krige, Jason Flemyng, Max Von Sydow

Sortie le 23 décembre 2009

Durée : 1 h 44

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