Solaris n°180

Un numéro particulier en ce sens qu’il commence par une histoire… de la revue même, tout à fait passionnante. Tour à tour, Norbert Spehner, Joel Champetier et Jean Pettigrew retracent la trajectoire d’une revue née sous le nom de Requiem en 1974, et qui est devenue la revue SF battant le record de longévité de Fiction ! Chapeau les Canadiens ! En pleine anticipation, Pettigrew décrit même l’avenir de Solaris jusqu’en 2018 ! Merveilleux enthousiasme dûment mérité.

Revenons sur Terre. Josée Lepire a gagné le Prix Solaris 2011 avec Le Substitut, il n’était que de juste que la nouvelle fût publiée. Alain Bergeron, vieux fidèle, est présent par un texte fulgurant : Qui êtes-vous, Ekaterina Eulenbourg ? J’ai toujours aimé cet auteur et, une fois de plus, il me séduit. La nouvelle est troublante et passionnera par un parcours aveuglant de cynisme : Voltaire n’est pas loin. Grey Waverly d’Yves Meynard est fascinant. Ou comment le nom d’un auteur totalement inconnu, rencontré au hasard de recherches bibliographiques, finit par tellement s’imposer qu’il s’incarne dans l’auteur : une manière de chef-d’oeuvre. D’autres bonnes nouvelles de Mario Tessier, Hugues Morin et Elisabeth Vonarburg complètent ce numéro. Le même Mario Tessier s’intéresse à “L’Hypothèse Sapir-Whorf” , étudiant les rapports entre la linguistique et la SF : et en avant pour Les Langages de Pao de Jack Vance, Babel 17 de Samuel Delany ou L’Enchâssement d’Ian Watson. Sans oublier les dystopies et la novlangue… Brillant.

Un très bon numéro.

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