Solaris n°178
Excellent numéro, excellentes nouvelles dans l’ensemble. L’éditorial de Joël Champetier évoque Fukushima. Ouverture sur un texte doux-amer de Geneviève Blouin : un SDF se prend pour un ange. Suit une nouvelle de SF hyper-classique, et que j’ai donc beaucoup aimée : Le Chasseur et la proie d’Adriana Lorusso. Un chasseur prétentieux et imbécile veut se démarquer de chasses à ses yeux stupides consistant à tuer des proies artificielles. Vient le jour où il sera confronté à de “vraies” proies. Chute un peu cou(r)rue d’avance mais parfaitement amenée. Ca fait peut-être très années 1950-1960, mais l’essai est réussi. Yves Meynard , avec Un ange noir, est limite fantasy. Second texte nostalgique, Dernières paroles à La Havane de Grégoire Mallard, évoque joliment une fin de vie à Cuba. Retour à la SF classique avec Vincent Aubry qui, dans Un pied devant l’autre, passe d’un New-York contemporain à un monde parallèle envoûtant. De toutes les nouvelles de ce numéro, celle-ci est de loin la mieux écrite : “Le temps semble illimité, comme un généreux crédit à l’échéance infinie, jusqu’à ce qu’on réalise qu’on finit toujours par payer la note, un jour ou l’autre”. Un beau texte. Celui qui suit, Docteur Epouvante, de la plume inénarrable de Mario Tessier, fera sans doute sourire, comme le souhaitait Champetier dans son éditorial. Tessier, grand connaisseur de l’histoire de la SF, s’amuse à rédiger les mémoires d’un héros des “comics” américains. L’on rencontre ainsi par exemple Le Mécanicien Quantique, Le Vengeur Masqué, Bzzz Bzzz, Le Crâne Ecarlate, Camarade Apocalypse, La Femme Squale, La Griffe nocturne, ou les Six Sensationnels. Sans parler du Marteau et de l’Enclume. En fait, j’ai adoré. Le même Mario Tessier poursuit par un petit essai sur les robots. Il y a aussi un étude sur l’oeuvre de Jean-Pierre April par Jocelyn Bérubé. Un très bon numéro de nos amis canadiens. Sans oublier la jolie couverture de Laurine Spehner.