Sinister

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Ellison Oswalt (Ethan Hawke) est un écrivain en mal d’inspiration. Son créneau : les affaires non-résolues de crimes violents. Depuis son premier ouvrage best-seller, « Kentucky Blood », ses autres livres n’ont pas rempli leurs attentes, voire pire, l’un d’eux a contribué à faire relâcher un suspect qui s’est avéré par la suite être le coupable.

Pour son prochain ouvrage, il décide de s’installer avec sa femme Tracy (Juliet Rylance) et ses deux enfants, Ashley (Clare Foley), une petite fille et un adolescent, Trevor (Michael Hall D’Addario) dans une maison située dans la ville ouù a eu lieu un meurtre particulièrement affreux. Une famille a été retrouvée pendue dans un arbre du jardin tandis que la plus petite fille est portée disparue. Dès le début, les habitants de la petite ville marquent un vif ressentiment à l’égard des nouveaux venus. Le shérif local enjoignant même Ellison à quitter le comté au plus vite pour ne plus jamais y remettre les pieds. La seule personne qui les prend quelque peu en sympathie est l’adjoint au shérif qui proposera son aide à Ellison pour lui fournir certains documents utiles à son enquête.


Dans leur grenier, Ellison trouvera une boite contenant une caméra super 8 ainsi que plusieurs bobines de ce qui semble être des films familiaux. Intitulés « piscine party », « barbecue », « dodo », ..., ils sont en fait les meurtres filmés de plusieurs autres familles. Sur chacun de ces films apparaît en reflet la silhouette sinistre d’un personnage cagoulé au visage effrayant. Ellison ne tarde pas à faire la connexion entre ces films et d’autres familles à travers le pays ayant connu une fin singulièrement atroce. Tandis que son enquête avance, l’ambiance familiale se dégrade. Trevor fait des cauchemars particulièrement violents tandis que les dessins d’Ashley deviennent de plus en plus morbides. Des voix se font entendre, des accidents inexplicables surviennent.

Qu’ont en commun toutes ces familles à part la brutalité de leur mort ? Et qui est cet homme mystérieux qui apparaît sur les films ?

Présenté comme un film de facture relativement classique - enquêtes sur des meurtres, tueur psychopathe et maison hantée -, se cache ici un vrai film angoissant au suspense magnifiquement dosé. On est bien loin du slasher à la Vendredi 13 ou de la maison hantée traditionnelle à la Amityville. Scott Derickson maîtrise parfaitement l’art de faire monter la pression. La photographie qui travaille sur les ambiances lumineuses des films amateurs des années 70 donne un charme à ces images d’archives tout en leur renforçant le côté cru des actes filmés. Les effets de surprise sont dosés à la goutte près, laissant dans la bouche un goût amer tel un excellent expresso, noir évidemment.


Un des premiers films depuis longtemps à avoir réussi à me faire vraiment peur (et pas tressaillir parce qu’il y a une porte qui claque, artifice un peu facile dont certains films usent et abusent à l’envi, remplaçant le frisson par le sursaut). Non, celui là aura eu le mérite de me faire bondir dans mon fauteuil, le cœur battant, accompagné d’un « Ho ! P... ! » destiné à masquer sous une bravade virile la véritable panique qui l’espace d’un instant s’était emparée de moi.

Ah ! le plaisir que de retrouver ses terreurs d’enfant, avec le recul de l’adulte qui sait que quand il ira se coucher, aucun monstre ne l’attendra tapi dans sa garde robe. Point de fantôme dans le couloir, seulement un imper au porte-manteau. Nulle créature rampante et gémissante derrière la porte entr’ouverte, ce n’est que le chat qui fait une ballade nocturne... Grâce à Sinister, j’ai pu, l’espace d’une séance, retrouver un peu de cette âme d’enfant dont tous les magazines nous vantent les pouvoirs de conservation du teint et de la paix intérieure.

Sinister

Réalisation : Scott Derrickson (2012)

Avec Ethan Hawke, Juliet Rylance, Fred Thompson

1h50

Sorti le 7 novembre 2012

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