Shussharrah
Il s’agit, comme souvent, particulièrement en littérature « young adult », de la quête d’un adolescent (ici une adolescente) et du passage à l’âge adulte. Dans un univers post-catastrophique, après les catastrophes climatiques et l’effondrement des sociétés industrialisées, Jeanne survit dans un parc d’attractions abandonnées, avec son ami Ben. Son frère Adam est parti depuis trois ans vers la cité de Shussharraah qui serait le dernier endroit vivable du monde, qui attire les migrants mais dont l’entrée est réservée à quelques privilégiés. Il y serait entré, puis a cessé d’écrire à Jeanne, qui va se lancer à sa recherche. Le trajet est dangereux, entre passeurs criminels et pirates, mais elle atteint le bidonville qui accueille les réfugiés, les refusés. Et elle va découvrir un certain nombre de vérités inattendues, et sa propre vérité, qui n’est ni celle de Shussharrah, ni celle d’Adam...
Ce roman multiplie les retournements de situation, souvent du mauvais côté de la limite du vraisemblable. Bien sûr, l’important est la formation de l’héroïne, mais tant les nombreux miracles qui lui permettent de survivre, tant la description du cadre du récit mettent vraiment à mal la suspension d’incrédulité nécessaire. Au bout du compte, il reste un joli récit d’aventures, mais certainement pas une thèse crédible.
C’est un récit pour les jeunes, pas une expérience de pensée à la manière de Dune ou de Tous à Zanzibar, ni une étude sur le possible pour lecteur blasé. Encore que certaines idées du roman mériteraient d’être approfondies... Évidemment, je ne suis pas exactement le lecteur ciblé, alors... à vous de regarder si, par son thème et son écriture, ce roman répond à vos demandes... Je pense que nombre de vous l’appécieront et qu’il est à sa place dans cette collection.
Shussharrah d’Anthelme Hauchecorne et Emmanuel Chastellière, ScriNéo, 2021, 362 p., couverture de Tiphs, 18,9€, ISBN 978-2-36740-844-6