A Scanner Darkly
Première précision, je n’ai pas lu encore "Substance mort" dont est tiré le film ! J’ai lu pas mal de nouvelles et 4, 5 romans de Dick, mais pas encore celui-là...
Impossible donc pour moi de comparer livre et film, mais je connais tout de même l’univers de cet auteur, furieusement loin de tout Space Opéra, ce que j’apprécie particulièrement.
Bon. autant vous le dire tout de suite, le héros, policier à la brigade des stups luttant contre la drogue M, est joué par Keanu Reeves...
Non que ce soit un mauvais acteur, mais on a l’impression qu’il est dans tous les films SF à grand spectacle !
Sauf que pour une fois, A Scanner darkly n’est pas un film à grand spectacle. Il faut être très attentif, très concentré pour le savourer.
L’histoire est assez simple dans son principe, mais assez vertigineux dans son traitement graphique. Un agent des stups se surveille lui-même, car ami de trafiquants minables, et est manipulé par son supérieur dont il ne connaît pas l’identité, mais que nous connaîtrons à la fin. Chaque agent des stups porte une tenue qui les rend impossible à identifier...
Et le grand intérêt de ce film, son idée centrale, est que l’image pellicule est peinte. Nous avons donc une peinture animée, chaque plan, chaque décor, chaque personnage étant redessiné à grands traits noirs, d’aplats de couleurs. C’est en quelque sorte la même méthode que pour les personnages du premier TRON, mais réalisé plus finement à l’ordinateur, et non à la main par des centaines de dessinateurs !
Le résultat n’est pas forcément et immédiatement séduisant. L’on perd un peu le jeu des acteurs. Mais très vite, le sens de ce travail apparaît sur les tenues furtives des agents des stups. En effet, loin de tous effets numériques, le dessin permet de faire changer le visage, les vêtements toutes les secondes ! C’est assez fascinant comme perte de repères, on retrouve là l’univers trouble de Dick !
La forme visuelle du film permet donc de ne pas trop perdre de la littérature. Et c’est appréciable ! L’on ne se retrouve pas avec un film sur la drogue, vaguement SF avec deux trois gadgets... Mais avec un film étrange, proche de notre univers, mais "autre" tout de même. Œuvre intéressante donc. Qui arrive à assumer le fait qu’un film, ou un livre, doit séduire, mais que vu le fond de l’histoire pessimiste, cynique, l’œuvre ne peut être purement dans la séduction, mais aussi dans la révulsion. Ce qui n’a rien d’évident !
Lovercraft est dans la révulsion, King nettement plus dans la séduction par exemple. C’est vraiment sensible.
Et le fait de cacher, de repousser l’humain derrière une peinture, un masque, est vraiment angoissant. Le côté BD au bout du compte ne rend pas le film "sympa", mais "vilain"...
A scanner darkly, un vilain film pour une vilaine histoire. Comme Shelby ou K. Dick savent en écrire...
Divers sites sur les drogues
la-drogue-dans-l-art.e-monsite.com/
lemangeurdopium.canalblog.com/
www.drogues.gouv.fr/
french.alibaba.com/products/pharmaceutical-drugs.html
mensongepsy.com/fr/ ?cat=746
pharmacie.univ-paris5.fr/pharmacognosie/musee.htm
Drogues auditives !
vice.typepad.com/vice_france/2008/06/londres---drogu.html
www.article11.info/spip/Avec-l-idose-la-drogue-fait-sa